Les paroles de la chanson
« Une valse »
Félix Leclerc
Pour les deux enfants qui s’en vont à l’école
pour le chapeau neuf sorti d’un magasin
pour le vieil oiseau à son dernier vol
pour la lettre qu’attend mon voisin
Pour le petit Russe qui regarde la Lune
pour la chevrette qui découvre le thym
pour Mado à son premier chagrin
une valse, une valse, une valse
Et c’est parti d’la rivière Richelieu
du cœur d’un homme qu’était cassé en deux
c’était tout p’tit effrayé par la nuit
c’était brisé, mais ça avait la vie.
Puis ça a sauté par-dessus le jardin
à la première barre du jour sur le chemin
puis ça a gagné le pont qu’est dans les airs
c’était sorti c’était libre, c’était clair.
Trois hommes l’ont vue qui travaillaient aux champs
ils ont crié : vis, longtemps vis longtemps
ça faisait quatre, il n’était pas midi
à trois heures quinze la valse était finie
Une femme triste lui a donné son rire
quatre fillettes mêlées aux gouttes de pluis
18 canards, deux bourgeois lui ont dit
prends c’qu’on a d’mieux pour que tu sois jolie.
A l’heure de pointe ça frôlait les maisons
et aux barreaux accrochait ses flonflons
foule fatiguée sur la rue bosselée
le nez en l’air avait le goût d’danser.
Enfants, abbés, voyous et demi-morts
ont dit : enfin vous voilà tous d’accord
l’accordéon criait partout dehors
que chacun prenne sa partie du trésor
Que voulez-vous une valse c’est un mystère
un baume, un fouet, c’est le sel dans la terre
sorti du fond du cœur d’un solitaire
soixante secondes de joie et ça meurt dans l’air
soixante secondes de joie c’est beaucoup par l’hiver.
pour le chapeau neuf sorti d’un magasin
pour le vieil oiseau à son dernier vol
pour la lettre qu’attend mon voisin
Pour le petit Russe qui regarde la Lune
pour la chevrette qui découvre le thym
pour Mado à son premier chagrin
une valse, une valse, une valse
Et c’est parti d’la rivière Richelieu
du cœur d’un homme qu’était cassé en deux
c’était tout p’tit effrayé par la nuit
c’était brisé, mais ça avait la vie.
Puis ça a sauté par-dessus le jardin
à la première barre du jour sur le chemin
puis ça a gagné le pont qu’est dans les airs
c’était sorti c’était libre, c’était clair.
Trois hommes l’ont vue qui travaillaient aux champs
ils ont crié : vis, longtemps vis longtemps
ça faisait quatre, il n’était pas midi
à trois heures quinze la valse était finie
Une femme triste lui a donné son rire
quatre fillettes mêlées aux gouttes de pluis
18 canards, deux bourgeois lui ont dit
prends c’qu’on a d’mieux pour que tu sois jolie.
A l’heure de pointe ça frôlait les maisons
et aux barreaux accrochait ses flonflons
foule fatiguée sur la rue bosselée
le nez en l’air avait le goût d’danser.
Enfants, abbés, voyous et demi-morts
ont dit : enfin vous voilà tous d’accord
l’accordéon criait partout dehors
que chacun prenne sa partie du trésor
Que voulez-vous une valse c’est un mystère
un baume, un fouet, c’est le sel dans la terre
sorti du fond du cœur d’un solitaire
soixante secondes de joie et ça meurt dans l’air
soixante secondes de joie c’est beaucoup par l’hiver.