Les paroles de la chanson
« Un bel incendie »
Charles Aznavour
Je n’ connais pas du tout celui qu’a foutu le feu
Le moins qu’on puisse en dire c’est qu’il a su s’y prendre
Fallait voir le boulot, ça flambait, pas qu’un peu
En une heure, tout est cuit, toute la crèche est en cendres
J’ vais récapituler : les bâtiments d’abord
La ferme, les greniers, les écuries, la grange
A l’heure où j’ vous dis ça, tous les bestiaux sont morts
Un feu qui prend comme ça, c’est tout d’ même bien étrange
N’empêche que v’là des gens qui sont tous dans l’ malheur
Richards comme ils étaient, ils ont pas l’habitude
Un été, c’est pas drôle, un éclair de chaleur
Les v’là fauchés maintenant, ils vont la trouver rude
Surtout que, dans l’ patelin, ils sont plutôt mal vus
Riches comme tous les Crésus, un secret pour personne
Mais depuis vingt-cinq ans qu’ils sont ici, voire plus
Ils ont tous, comme on dit, mal à la main qui donne
C’est pas des gens d’ici, plutôt des étrangers
Ça cause même pas l’ patois, allez donc les comprendre
On a tout essayé dans l’ temps pour les changer
Sans savoir quoi leur dire ni par quel bout les prendre
Mais question d’incendie, vingt dieux! les v’là gâtés
Tout l’ monde y met du sien, les pompiers font ce qu’ils peuvent
Mais un machin comme ça, on n’ peut pas l’arrêter
T’as beau gesticuler, ça sert à rien, la preuve
Des flammes de cette taille-là, ça va tout bousiller
Toute la baraque y passe, ça commence par les poutres
Trois kilomètres autour, ça sent l’ cochon grillé
Pour dire la vérité, moi, j’en ai rien à foutre
Une fois, j’ leur ai demandé un p’tit service de rien
Même pas la charité, de quoi m’ tirer d’affaire
Ces gens-là m’ont reçu, disons-le, comme un chien
Ils vont comprendre maintenant ce que ça fait, la misère
Ils avaient du cheptel, des chevaux, trois cents moutons
Une centaine de cochons, des vaches, de la volaille
Fini tout ça, fini, grillé jusqu’au trognon!
C’est cuit, y a qu’à s’ servir, on liquide et on s’ taille
Un incendie comme ça, ça console un p’tit peu
Ceux qui peuvent pas blairer les gens dans la fortune
Pour tout ratiboiser, on n’ pouvait pas faire mieux
En plein milieu d’ la nuit par un beau clair de lune
Mais j’ connais pas du tout celui qu’a foutu l’ feu... moi... là...
Le moins qu’on puisse en dire c’est qu’il a su s’y prendre
Fallait voir le boulot, ça flambait, pas qu’un peu
En une heure, tout est cuit, toute la crèche est en cendres
J’ vais récapituler : les bâtiments d’abord
La ferme, les greniers, les écuries, la grange
A l’heure où j’ vous dis ça, tous les bestiaux sont morts
Un feu qui prend comme ça, c’est tout d’ même bien étrange
N’empêche que v’là des gens qui sont tous dans l’ malheur
Richards comme ils étaient, ils ont pas l’habitude
Un été, c’est pas drôle, un éclair de chaleur
Les v’là fauchés maintenant, ils vont la trouver rude
Surtout que, dans l’ patelin, ils sont plutôt mal vus
Riches comme tous les Crésus, un secret pour personne
Mais depuis vingt-cinq ans qu’ils sont ici, voire plus
Ils ont tous, comme on dit, mal à la main qui donne
C’est pas des gens d’ici, plutôt des étrangers
Ça cause même pas l’ patois, allez donc les comprendre
On a tout essayé dans l’ temps pour les changer
Sans savoir quoi leur dire ni par quel bout les prendre
Mais question d’incendie, vingt dieux! les v’là gâtés
Tout l’ monde y met du sien, les pompiers font ce qu’ils peuvent
Mais un machin comme ça, on n’ peut pas l’arrêter
T’as beau gesticuler, ça sert à rien, la preuve
Des flammes de cette taille-là, ça va tout bousiller
Toute la baraque y passe, ça commence par les poutres
Trois kilomètres autour, ça sent l’ cochon grillé
Pour dire la vérité, moi, j’en ai rien à foutre
Une fois, j’ leur ai demandé un p’tit service de rien
Même pas la charité, de quoi m’ tirer d’affaire
Ces gens-là m’ont reçu, disons-le, comme un chien
Ils vont comprendre maintenant ce que ça fait, la misère
Ils avaient du cheptel, des chevaux, trois cents moutons
Une centaine de cochons, des vaches, de la volaille
Fini tout ça, fini, grillé jusqu’au trognon!
C’est cuit, y a qu’à s’ servir, on liquide et on s’ taille
Un incendie comme ça, ça console un p’tit peu
Ceux qui peuvent pas blairer les gens dans la fortune
Pour tout ratiboiser, on n’ pouvait pas faire mieux
En plein milieu d’ la nuit par un beau clair de lune
Mais j’ connais pas du tout celui qu’a foutu l’ feu... moi... là...