Les paroles de la chanson
« Tout va bien »
Jean Guidoni
Je n’étais pas sorti depuis le grand labour
J’attendais que les cris s’espacent et cessent enfin
Entre mourir de peur ou bien mourir de faim
J’ai pris tout mon courage et rampé vers le jour
Tu sais, j’ai survécu dans un endroit bizarre
Au fond d’une ambulance à moitié calcinée
Vivant parmi les morts et comme halluciné
Au coin de ce que fut notre gare Saint-Lazare
Je respire un grand coup et voilà que revient
Le soleil espéré et que cesse la bruine
Je trouve ce papier qui volait dans les ruines
Et j’écris cette lettre pour te dire : Tout va bien
Tout va bien
Ici
Tout va bien
On sent
A des riens
Que la
Vie revient
Tout va bien
Mais oui
Tout va bien
Et le
Quotidien
Le dit
Le maintient
Tout va bien
Amour
Pour ton chien
Pour les
Parisiens
Pour moi
Et les tiens
Tout va bien
Crois-le
Tout va bien
Bonjour
Tout va bien
Je t’aime
Tout va bien
J’ai marché dans les rues, ton ombre dans la mienne
Les vainqueurs distribuaient la soupe à l’Opéra
J’ai lapé dans le bol tendu par un para
Là où nous goûtions les tempêtes wagnériennes
On avait déblayé boulevard des Capucines
Vers l’Olympia en ruines, j’ai vu quelques putains
C’est bon signe je crois lorsque le vieil instinct
Narguant les convenances remonte des racines
J’ai fait un grand détour pour ne pas rue Royale
Contempler le charnier où grouillent encore les rats
C’est là où fut dit-on abattu Jean Ferrat
Et le vent apportait des musiques martiales
Les vainqueurs défilaient commentés par Zitrone
Moi je ne disais rien, les yeux sur la télé
Ta mère se lamentait : ses opalines fêlées
Malgré l’ordre et la paix la faisaient rire jaune
Allez mon petit Jean, votre quartier est triste
Et rempli de cadavres en décomposition
Restez donc à dîner, il y a une émission
Avec Mireille Mathieu, je l’aime bien comme artiste
Mais puisque vous partez, prenez garde aux patrouilles
Ils ont parqué les rouges au Palais des Congrès
Dans le Palais des Glaces, les pédés sans regret
Et au Palais des Sports, vos chers juifs ont la trouille
Pour revenir chez nous, comment passer la Seine?
Barbelés sur les ponts, barbelés sur les quais
Près d’un cratère, j’ai cru revoir le mastroquet
Où nous nous retrouvions en des heures moins malsaines
Ce bistrot déglingué, c’était tout notre empire
Le futur y avait un visage précis
Naïfs que nous étions et aveuglés aussi
Qui nous imaginions pouvoir prévoir le pire
Adieu notre jeunesse, voilà le temps qui vient
Du bâillon, des oeillères et de la pestilence
Le temps des ovations et celui des silences
Que l’on ne rompt que pour se redire : Tout va bien
Tout va bien
Ici
Tout va bien
On sent
A des riens
Que la
Vie revient
Tout va bien
Mais oui
Tout va bien
Et le quotidien
Le dit
Le maintient
Tout va bien
Amour
Pour ton chien
Pour les
Parisiens
Pour moi
Et les tiens
Tout va bien
Crois-le
Tout va bien
Je t’aime
Tout va bien
Adieu
Tout va bien
Vivace mon amour, on essaiera de l’être
Tu le seras aussi, comme cette vie qui va
Comme l’est ce brin d’herbe cueilli dans les gravats
Que je glisse pour toi dans le pli de ma lettre
J’attendais que les cris s’espacent et cessent enfin
Entre mourir de peur ou bien mourir de faim
J’ai pris tout mon courage et rampé vers le jour
Tu sais, j’ai survécu dans un endroit bizarre
Au fond d’une ambulance à moitié calcinée
Vivant parmi les morts et comme halluciné
Au coin de ce que fut notre gare Saint-Lazare
Je respire un grand coup et voilà que revient
Le soleil espéré et que cesse la bruine
Je trouve ce papier qui volait dans les ruines
Et j’écris cette lettre pour te dire : Tout va bien
Tout va bien
Ici
Tout va bien
On sent
A des riens
Que la
Vie revient
Tout va bien
Mais oui
Tout va bien
Et le
Quotidien
Le dit
Le maintient
Tout va bien
Amour
Pour ton chien
Pour les
Parisiens
Pour moi
Et les tiens
Tout va bien
Crois-le
Tout va bien
Bonjour
Tout va bien
Je t’aime
Tout va bien
J’ai marché dans les rues, ton ombre dans la mienne
Les vainqueurs distribuaient la soupe à l’Opéra
J’ai lapé dans le bol tendu par un para
Là où nous goûtions les tempêtes wagnériennes
On avait déblayé boulevard des Capucines
Vers l’Olympia en ruines, j’ai vu quelques putains
C’est bon signe je crois lorsque le vieil instinct
Narguant les convenances remonte des racines
J’ai fait un grand détour pour ne pas rue Royale
Contempler le charnier où grouillent encore les rats
C’est là où fut dit-on abattu Jean Ferrat
Et le vent apportait des musiques martiales
Les vainqueurs défilaient commentés par Zitrone
Moi je ne disais rien, les yeux sur la télé
Ta mère se lamentait : ses opalines fêlées
Malgré l’ordre et la paix la faisaient rire jaune
Allez mon petit Jean, votre quartier est triste
Et rempli de cadavres en décomposition
Restez donc à dîner, il y a une émission
Avec Mireille Mathieu, je l’aime bien comme artiste
Mais puisque vous partez, prenez garde aux patrouilles
Ils ont parqué les rouges au Palais des Congrès
Dans le Palais des Glaces, les pédés sans regret
Et au Palais des Sports, vos chers juifs ont la trouille
Pour revenir chez nous, comment passer la Seine?
Barbelés sur les ponts, barbelés sur les quais
Près d’un cratère, j’ai cru revoir le mastroquet
Où nous nous retrouvions en des heures moins malsaines
Ce bistrot déglingué, c’était tout notre empire
Le futur y avait un visage précis
Naïfs que nous étions et aveuglés aussi
Qui nous imaginions pouvoir prévoir le pire
Adieu notre jeunesse, voilà le temps qui vient
Du bâillon, des oeillères et de la pestilence
Le temps des ovations et celui des silences
Que l’on ne rompt que pour se redire : Tout va bien
Tout va bien
Ici
Tout va bien
On sent
A des riens
Que la
Vie revient
Tout va bien
Mais oui
Tout va bien
Et le quotidien
Le dit
Le maintient
Tout va bien
Amour
Pour ton chien
Pour les
Parisiens
Pour moi
Et les tiens
Tout va bien
Crois-le
Tout va bien
Je t’aime
Tout va bien
Adieu
Tout va bien
Vivace mon amour, on essaiera de l’être
Tu le seras aussi, comme cette vie qui va
Comme l’est ce brin d’herbe cueilli dans les gravats
Que je glisse pour toi dans le pli de ma lettre