Les paroles de la chanson
« Restez petites, petites filles »
Anne Vanderlove
Tandis qu’ vos mères, dans des charrettes,
Chargent le lourd du goémon
Et que vos pères, dans la tempête,
Traînent leurs filets sur les hauts-fonds
Les jeunes servantes aux Pierres-Noires
Fracassent la tempe des bébés
Et tout cela pour aller voir
Des militaires permissionner
Restez petites, petites filles
Avec vos hochets de sureau
Et vos silences où babille
La bave douce du lait chaud
Restez toutes blanches, petites filles
Et la Bretagne va vous garder
Sinon les garçons de la ville
Perdront vos jupons à danser
Et le chagrin qui prend la tête
Vous fera bonne d’épicier
Et toute noire, un peu simplette
Avec la coiffe sur le côté
Dormez petites, petites filles
Dans des berceuses à tricoter
Et une laine malhabile
Qui laisse des trous dans les rangées
Le bon curé qui est aux vêpres
Parle à un bon Dieu tout mouillé
Qui découpe des morceaux de crêpe
Dans les bateaux qu’il va noyer
Vous vous direz en vieillissant
Devant les grands champs de genêts :
J’étais petite mais bien en âme
Pourquoi l’enfance m’a quittée?
On court à l’amour à la noce
Et malgré tous les violoneux
La vie est longue en couches, en bosses
Il n’y a pas juste milieu
Restez petites, petites filles
Avec vos hochets de sureau
Et vos silences où babille
La bave douce du lait chaud
Chargent le lourd du goémon
Et que vos pères, dans la tempête,
Traînent leurs filets sur les hauts-fonds
Les jeunes servantes aux Pierres-Noires
Fracassent la tempe des bébés
Et tout cela pour aller voir
Des militaires permissionner
Restez petites, petites filles
Avec vos hochets de sureau
Et vos silences où babille
La bave douce du lait chaud
Restez toutes blanches, petites filles
Et la Bretagne va vous garder
Sinon les garçons de la ville
Perdront vos jupons à danser
Et le chagrin qui prend la tête
Vous fera bonne d’épicier
Et toute noire, un peu simplette
Avec la coiffe sur le côté
Dormez petites, petites filles
Dans des berceuses à tricoter
Et une laine malhabile
Qui laisse des trous dans les rangées
Le bon curé qui est aux vêpres
Parle à un bon Dieu tout mouillé
Qui découpe des morceaux de crêpe
Dans les bateaux qu’il va noyer
Vous vous direz en vieillissant
Devant les grands champs de genêts :
J’étais petite mais bien en âme
Pourquoi l’enfance m’a quittée?
On court à l’amour à la noce
Et malgré tous les violoneux
La vie est longue en couches, en bosses
Il n’y a pas juste milieu
Restez petites, petites filles
Avec vos hochets de sureau
Et vos silences où babille
La bave douce du lait chaud