Les paroles de la chanson
« Pour acheter l'entrecôte (l'entrecôte) »
Raoul De Godewarsvelde
Dans l’atelier qui bourdonne comme une ruche
La pauvre Lisette sanglote en travaillant
Car son grand-père est mort de la coqueluche
Elle reste seule pour nourrir cinq-z-enfants
Dix petits pieds réclament des chaussures
La neige tombe, il doit sûrement faire froid
Tout en cousant pour les riches créatures
La petite main sent frissonner ses doigts
Et dans son estomac que torture la faim
Elle sent que grandit la peur du lendemain
C’est pour pouvoir acheter l’entrecôte
Qui nourrira les chères têtes blondes
Qu’elle travaille pour les gens de la haute
Et qu’elle fait des robes pour le beau monde
Et le soir, consciencieusement
Si elle fait du supplément
C’est pour pouvoir acheter l’entrecôte
L’entrecôte
Mais un beau jour, comme elle était jolie
Un beau jeune homme, un placier en tissus
Lui acheta dans un coup de folie
Une belle robe avec des fleurs dessus
Elle voulait pourtant rester honnête
Mais il lui dit qu’il avait de l’argent
C’est pour cela que la pauvre Lisette
Se sacrifia en songeant aux enfants
Tous les soirs, désormais, par les soins du placier
Les petits estomacs furent rassasiés
C’est pour pouvoir acheter l’entrecôte
Qui nourrira les chères têtes blondes
Qu’elle commit son initiale faute
Qui la rabaisse au rang d’une d’mimonde (*)
Et le soir, consciencieusement
Si elle offrait du supplément
C’est pour pouvoir acheter l’entrecôte
L’entrecôte
Comme son amant était d’humeur changeante
Il la plaqua pour aller au Brésil
Alors, du vice elle descendit la pente
Et de son corps elle fit un outil
Mais dans son cœur, elle songeait à ses frères
Qu’elle sauvait d’un geste machinal
Pour éviter qu’ils soient dans la misère
C’est effrayant ce qu’elle se donnait du mal!
N’imitez pas, fillettes, cet exemple maudit
Vous seriez, pour le monde, un objet de mépris
C’est pour pouvoir acheter l’entrecôte
Qui nourrira les chères têtes blondes
Qu’elle reçoit sans cesse de nouveaux hôtes
Et qu’elle devint la femme à tout le monde
Et dans la nuit, pieusement
Si elle fait du supplément
C’est pour pouvoir acheter l’entrecôte
L’entrecôte
(*) demimonde : mot anglais dérivé du français demi-mondaine (courtisane)
La pauvre Lisette sanglote en travaillant
Car son grand-père est mort de la coqueluche
Elle reste seule pour nourrir cinq-z-enfants
Dix petits pieds réclament des chaussures
La neige tombe, il doit sûrement faire froid
Tout en cousant pour les riches créatures
La petite main sent frissonner ses doigts
Et dans son estomac que torture la faim
Elle sent que grandit la peur du lendemain
C’est pour pouvoir acheter l’entrecôte
Qui nourrira les chères têtes blondes
Qu’elle travaille pour les gens de la haute
Et qu’elle fait des robes pour le beau monde
Et le soir, consciencieusement
Si elle fait du supplément
C’est pour pouvoir acheter l’entrecôte
L’entrecôte
Mais un beau jour, comme elle était jolie
Un beau jeune homme, un placier en tissus
Lui acheta dans un coup de folie
Une belle robe avec des fleurs dessus
Elle voulait pourtant rester honnête
Mais il lui dit qu’il avait de l’argent
C’est pour cela que la pauvre Lisette
Se sacrifia en songeant aux enfants
Tous les soirs, désormais, par les soins du placier
Les petits estomacs furent rassasiés
C’est pour pouvoir acheter l’entrecôte
Qui nourrira les chères têtes blondes
Qu’elle commit son initiale faute
Qui la rabaisse au rang d’une d’mimonde (*)
Et le soir, consciencieusement
Si elle offrait du supplément
C’est pour pouvoir acheter l’entrecôte
L’entrecôte
Comme son amant était d’humeur changeante
Il la plaqua pour aller au Brésil
Alors, du vice elle descendit la pente
Et de son corps elle fit un outil
Mais dans son cœur, elle songeait à ses frères
Qu’elle sauvait d’un geste machinal
Pour éviter qu’ils soient dans la misère
C’est effrayant ce qu’elle se donnait du mal!
N’imitez pas, fillettes, cet exemple maudit
Vous seriez, pour le monde, un objet de mépris
C’est pour pouvoir acheter l’entrecôte
Qui nourrira les chères têtes blondes
Qu’elle reçoit sans cesse de nouveaux hôtes
Et qu’elle devint la femme à tout le monde
Et dans la nuit, pieusement
Si elle fait du supplément
C’est pour pouvoir acheter l’entrecôte
L’entrecôte
(*) demimonde : mot anglais dérivé du français demi-mondaine (courtisane)