Les paroles de la chanson
« On naît, nous sommes, nous étions »
Romain Didier
{Parlé:}
Peut-être que, sans doute,
Tout vint d’une goutte
Que la goutte se fit flaque
Et puis de flic en floc, un lac
Pour devenir enfin la mer
Mais juste un bébé-mer!
On ne devient pas une mer adulte
Une grande mer comme ça, d’un seul coup
Il en fallut bien du temps
Pour alanguir ses contours
Arrondir ses bassins
Choisir sa garde-robe
Afin d’être prête en toute occasion
À s’offrir aux quatre saisons
Et puis du temps, encore
Pour en finir par n’avoir plus d’âge
Ou, tous ses âges confondus,
Une mer universelle, quoi!
{Chanté:}
(On naît, nous sommes, nous étions
En somme nous étions venus
Tout emplis d’étranges questions
Auprès de ta vague, à pieds nus
Des paumes blanches, des peaux noires
Qui se sont mirées sur tes flancs
Et se sont étonnées d’y voir
Que leurs ossements étaient blancs
On naît, nous sommes, nous serons
En somme nous serons issus
Tissu de mouton, forgeron
Et l’air de l’avoir toujours su
Sûrs d’un jour s’être rencontrés
Attirés par un doux bruit d’eau
Enfants des petites marées
Et futurs vendeurs de radeaux)
On naît, on ne sera, nous sommes
Ivres d’eau, assoiffés de vivre
Jamais rien d’autre que des hommes
Échoués au bord de tes rives
(Trop haut l’amour, on se côtoie
Chacun arrivé de partout
Et chacun arrivait vers toi
Qui l’amulette ou le bijou
Ô mer, que tes vagues sont lentes
Nous étions, nous sommes, on est
Nous avons million dans ton ventre
Enceint ta Méditerranée
On est, nous sommes, nous étions
Ensemble des poissons volants
Le sable a donné le béton
Et nos rires sont restés blancs
Ô mer, que tes vagues sont lentes
Nous étions, nous sommes, on est
{x2:}
Nous avons million dans ton ventre
Enceint ta Méditerranée)
{Parlé:}
Comment font les cargos ventrus
Pour ne pas se perdre en chemin?
Il n’y a pas un nom de rue
Sur les flots ni bornes ni rien
C’est valable pour les poissons
Les sous-marins et les crevettes
Comment retrouver sa maison
Quand on n’a pas de boîte à lettres?
Et pour distribuer le courrier
Pas un numéro aux portails
Pareil pour les scaphandriers
Pas d’écriteaux, pas un signal
Sans flèche, sans un pointillé
Sans une croix, sans un repère
Sans la chance d’être noyé
N’importe quel terrien se perd
Le requin, la pieuvre, la sole
Qui sait lire les sémaphores,
Et qui se soucie des boussoles?
Pourtant tout arrive à bon port!
Peut-être que, sans doute,
Tout vint d’une goutte
Que la goutte se fit flaque
Et puis de flic en floc, un lac
Pour devenir enfin la mer
Mais juste un bébé-mer!
On ne devient pas une mer adulte
Une grande mer comme ça, d’un seul coup
Il en fallut bien du temps
Pour alanguir ses contours
Arrondir ses bassins
Choisir sa garde-robe
Afin d’être prête en toute occasion
À s’offrir aux quatre saisons
Et puis du temps, encore
Pour en finir par n’avoir plus d’âge
Ou, tous ses âges confondus,
Une mer universelle, quoi!
{Chanté:}
(On naît, nous sommes, nous étions
En somme nous étions venus
Tout emplis d’étranges questions
Auprès de ta vague, à pieds nus
Des paumes blanches, des peaux noires
Qui se sont mirées sur tes flancs
Et se sont étonnées d’y voir
Que leurs ossements étaient blancs
On naît, nous sommes, nous serons
En somme nous serons issus
Tissu de mouton, forgeron
Et l’air de l’avoir toujours su
Sûrs d’un jour s’être rencontrés
Attirés par un doux bruit d’eau
Enfants des petites marées
Et futurs vendeurs de radeaux)
On naît, on ne sera, nous sommes
Ivres d’eau, assoiffés de vivre
Jamais rien d’autre que des hommes
Échoués au bord de tes rives
(Trop haut l’amour, on se côtoie
Chacun arrivé de partout
Et chacun arrivait vers toi
Qui l’amulette ou le bijou
Ô mer, que tes vagues sont lentes
Nous étions, nous sommes, on est
Nous avons million dans ton ventre
Enceint ta Méditerranée
On est, nous sommes, nous étions
Ensemble des poissons volants
Le sable a donné le béton
Et nos rires sont restés blancs
Ô mer, que tes vagues sont lentes
Nous étions, nous sommes, on est
{x2:}
Nous avons million dans ton ventre
Enceint ta Méditerranée)
{Parlé:}
Comment font les cargos ventrus
Pour ne pas se perdre en chemin?
Il n’y a pas un nom de rue
Sur les flots ni bornes ni rien
C’est valable pour les poissons
Les sous-marins et les crevettes
Comment retrouver sa maison
Quand on n’a pas de boîte à lettres?
Et pour distribuer le courrier
Pas un numéro aux portails
Pareil pour les scaphandriers
Pas d’écriteaux, pas un signal
Sans flèche, sans un pointillé
Sans une croix, sans un repère
Sans la chance d’être noyé
N’importe quel terrien se perd
Le requin, la pieuvre, la sole
Qui sait lire les sémaphores,
Et qui se soucie des boussoles?
Pourtant tout arrive à bon port!