Les paroles de la chanson
« Monsieur qui s'engraisse »
Michèle Bernard
Monsieur qui s’engraisse
Du cou, de la fesse
Et du porte-monnaie
Qui parle et qui compte
Précis comme une montre
Sec comme un couperet
Lèse-majesté
Vous vous irritez
D’ la moindre objection
Nos vies sont des chiffres
Et vos statistiques
Ont toujours raison
Tout vous est facile
Circuler en ville
Changer de pays
Vos bureaux sont frais
Vos fauteuils épais
Vos hommes soumis
Le monde est partout
Le même pour vous
Vu de votre hôtel
On vous ouv’ les portes
Et l’on vous escorte
Entre terre et ciel
Toi qui ne peux plus te baisser
Quand tu as fait tomber tes clés
Toi qui mourrais sans ascenseur
Un jour, arrête-toi pour voir
Un homme qui danse sur le trottoir
Dans les bras d’un marteau-piqueur
Les vieilles à la fin du marché
Qui mendient quelques fruits gâtés
Et grattent aux pieds des étalages
Et tous ces êtres sans regard
Le matin à l’arrêt du car
Et la blancheur de leur visage
Vous avez du chic
L’art de la réplique
Comme au cinéma
Monsieur des affaires
Et des ministères
Monsieur de l’État
Pendant qu’ vous parlez
Que vous décidez
Que nous laissons faire
Y a des gens qui triment
D’autres qu’on supprime
Pour l’ bien d’ vos affaires
Toi, l’humaniste de bazar
Qui aimes la nature et les arts
Et te dis volontiers poète
Chantes-tu nos vies gaspillées
La laideur comme une marée
Noires nos villes et nos têtes?
Les images pour l’évasion
Tranquillisants, télévisions
Et le désespoir qui menace
Les instants d’amour et de joie
Volés à l’horaire, à la loi
Et en nous ce rire tenace
Dans vos voitures noires
Cerclées de motards
Vous ne voyez pas
Le cordon de flics
Qui aide le public
À contenir sa joie
Des bruits vous parviennent
Des rumeurs malsaines
Des cris de colère
Vite un beau discours
Ça rassure toujours
Et ça les fait taire
Toi qui parles comme un savant
Toi dont le jeu est si brillant
Qu’à t’entendre on fait des complexes
Vois sur les murs, des phrases éclatent
En grosses lettres maladroites,
Télégrammes de la détresse
Tous les mots ne sont pas à toi
Ils grimpent par dessus les toits
Vagues de cris qui vont et viennent
Et tous ces mots que tu ignores
Que l’on invente avec son corps
Et sa vie, sa vie quotidienne
Monsieur qui s’engraisse
Du cou, de la fesse
Et du porte-monnaie
Qui parle et qui compte
Précis comme une montre
Sec comme un couperet
Pour reprendre la ligne
Je n’ sais pas l’ régime
Qu’on vous offrira
Mais j’ vous jure d’avance
Qu’un d’ ces jours vot’ panse
Elle dégonflera
Du cou, de la fesse
Et du porte-monnaie
Qui parle et qui compte
Précis comme une montre
Sec comme un couperet
Lèse-majesté
Vous vous irritez
D’ la moindre objection
Nos vies sont des chiffres
Et vos statistiques
Ont toujours raison
Tout vous est facile
Circuler en ville
Changer de pays
Vos bureaux sont frais
Vos fauteuils épais
Vos hommes soumis
Le monde est partout
Le même pour vous
Vu de votre hôtel
On vous ouv’ les portes
Et l’on vous escorte
Entre terre et ciel
Toi qui ne peux plus te baisser
Quand tu as fait tomber tes clés
Toi qui mourrais sans ascenseur
Un jour, arrête-toi pour voir
Un homme qui danse sur le trottoir
Dans les bras d’un marteau-piqueur
Les vieilles à la fin du marché
Qui mendient quelques fruits gâtés
Et grattent aux pieds des étalages
Et tous ces êtres sans regard
Le matin à l’arrêt du car
Et la blancheur de leur visage
Vous avez du chic
L’art de la réplique
Comme au cinéma
Monsieur des affaires
Et des ministères
Monsieur de l’État
Pendant qu’ vous parlez
Que vous décidez
Que nous laissons faire
Y a des gens qui triment
D’autres qu’on supprime
Pour l’ bien d’ vos affaires
Toi, l’humaniste de bazar
Qui aimes la nature et les arts
Et te dis volontiers poète
Chantes-tu nos vies gaspillées
La laideur comme une marée
Noires nos villes et nos têtes?
Les images pour l’évasion
Tranquillisants, télévisions
Et le désespoir qui menace
Les instants d’amour et de joie
Volés à l’horaire, à la loi
Et en nous ce rire tenace
Dans vos voitures noires
Cerclées de motards
Vous ne voyez pas
Le cordon de flics
Qui aide le public
À contenir sa joie
Des bruits vous parviennent
Des rumeurs malsaines
Des cris de colère
Vite un beau discours
Ça rassure toujours
Et ça les fait taire
Toi qui parles comme un savant
Toi dont le jeu est si brillant
Qu’à t’entendre on fait des complexes
Vois sur les murs, des phrases éclatent
En grosses lettres maladroites,
Télégrammes de la détresse
Tous les mots ne sont pas à toi
Ils grimpent par dessus les toits
Vagues de cris qui vont et viennent
Et tous ces mots que tu ignores
Que l’on invente avec son corps
Et sa vie, sa vie quotidienne
Monsieur qui s’engraisse
Du cou, de la fesse
Et du porte-monnaie
Qui parle et qui compte
Précis comme une montre
Sec comme un couperet
Pour reprendre la ligne
Je n’ sais pas l’ régime
Qu’on vous offrira
Mais j’ vous jure d’avance
Qu’un d’ ces jours vot’ panse
Elle dégonflera