Les paroles de la chanson
« Les ritaux »
Jean-Michel Piton

Elle sait, par saint Pierre de Rome
Et la crosse d’un petit homme
Dans ses bénédictions papales,
Se donner des airs de madone
Pour que le bon Dieu lui pardonne
Un chemin de croix vaginal
La Ritale

Il n’a rien d’un super Mario
Bross, son rôle de héros
Se borne au mari idéal
Ses genoux cagneux de carreleur
Lui ont crié, bien avant l’heure
"On est foutus, mais... même pas mal!"
Le Rital

Ils ont traversé un bout d’ flotte
Quand ils ont fui la grande botte
Où le moindre bien tournait mal
Le sang séchait sur les chemises
Où se mélangeaient, quoi qu’on dise,
Le rouge et le noir de Stendhal
Les Ritals

Ils ont chanté "Bravissimo!
Napoli, O sole mio"
De leurs mandolines infernales
Mais pour revivre le pays
Il faut plus que des spaghettis
Ou l’osso bucco d’un bocal
Les Ritals

Bien plus que le chianti qui cuve
Sous les goudrons noirs du Vésuve
Lorsque l’on a la pente en dalle
Quant au fromage parmesan, pas
Celui du magasin d’en bas
Ils en voudraient pas pour deux balles
Les Ritals

Où sont les caresses et la brise
Des ailes des pigeons de Venise
Qui se gondolent au canal?
Elles font partie des souvenirs
Vieilles photos qu’ils voient vieillir
Posées sur un meuble bancal
Les Ritals

Et le bouquin de Cavanna
Les a fait pleurer, pourquoi pas?
Après tout, c’est bien normal
Que la moustache familière
Blanchie sous le nez du grand frère
Leur chatouille un peu le moral
Les Ritals

Image de la télé qui tremble
Dis-leur qu’ils sont si bien ensemble
Dans cette banlieue qui étale
Carcasses de bagnoles brûlées
Ou vieilles poubelles éventrées
Et lambeaux de papier journal
Les Ritals

Voilà un portrait tout craché
À la figure des immigrés
Quand le "pas de chance" est fatal
Ça leur fait porter sur le dos
La douceur d’un petit manteau
En attendant le grand dodo
Les Ritaux