Les paroles de la chanson
« Les chrysalides »
Jean-Michel Piton

Quand il pleut des larmes à torrent
Je regarde les petits enfants
Dans l’ caniveau
Qui font d’un journal, d’une galoche
Ou bien d’ la casquette à Gavroche
Un p’tit bateau
Et les chandelles du bout d’ leur nez
Que le soleil vient allumer
En plein midi
Éclaire en jaune les statues
Qui déambulent dans les rues
Après la pluie

Papa, maman, abonnez-moi
Au manège des chevaux de bois
Qui m’ fait envie
Mettez-moi l’ pied à l’étrier
Et dans vos ruines, allez crier
"Il joue aussi"

Des yeux lavés à l’eau d’ Javel
Côtoient des peaux de caramel
Et ce mélange
Qu’on voit sur la cour de l’école
Faire un frisbee des auréoles
Aux petits anges
Avec ses cheveux de filasse
Poupée de chanvre à la tignasse
Décoiffée
Se fait une drôle de carapace
D’une pellicule de crasse
Un bouclier

Papa, maman, abonnez-moi
Au manège des chevaux de bois
Qui m’ fait envie
Mettez-moi l’ pied à l’étrier
Et dans vos ruines, allez crier
"Il tourne aussi"

Quand la chenille du béton
Sera un joli papillon
Dans la nature
Restera de la chrysalide
Que la mince coquille vide
De son armure
Car le cœur de ces figurines
Trop longtemps laissées en vitrine
Sous la poussière
Ballerine ou petit tambour
Partira vivre son amour
À sa manière

Papa, maman, abonnez-moi
Au manège des chevaux de bois
Qui m’ fait envie
Mettez-moi l’ pied à l’étrier
Et dans vos ruines, allez crier
"Il vit aussi"

Quand il pleut des larmes à torrent
Je regarde les petits enfants
Jouer au bateau
Un journal autour de la cloche
Je laisse traîner mes galoches
Dans l’ caniveau