Les paroles de la chanson
« Les châteaux de sable »
Maxime Le Forestier
Je chante la petite guerre
Des braves enfants de naguère
Qui sur la plage ont bataillé
Pour sauver un château de sable
Et ses remparts infranchissables
Qu’une vague allait balayer.
J’en étais : l’arme à la bretelle,
Retranchés dans la citadelle,
De pied ferme nous attendions
Une cohorte sarrasine
Partie de la côte voisine
A l’assaut de notre bastion.
A cent pas de là sur la dune,
En attendant que la fortune
Des armes sourie aux vainqueurs,
Languissant d’être courtisées
Nos promises, nos fiancées
Préparaient doucement leur cœur.
Tout à coup l’Armada sauvage
Déferla sur notre rivage
Avec ses lances, ses pavois,
Pour commettre force rapines,
Et même enlever nos Sabines
Plus belles que les leurs, ma foi.
La mêlée fut digne d’Homère,
Et la défaite bien amère
A l’ennemi pourtant nombreux,
Qu’on battit à plate couture,
Qui partit en déconfiture
En déroute, en sauve-qui-peut.
Oui, cette horde de barbares
Que notre fureur désempare
Fit retraite avec ses vaisseaux,
En n’emportant pour tous trophées,
Moins que rien, deux balles crevées,
Trois raquettes, quatre cerceaux.
Après la victoire fameuse
En chantant l’air de "Sambre et Meuse"
Et de la "Marseillaise", ô gué,
On courut vers la récompense
Que le joli sexe dispense
Aux petits héros fatigués.
Tandis que tout bas à l’oreille
De nos Fanny, de nos Mireille,
On racontait notre saga,
Qu’au doigt on leur passait la bague,
Surgit une espèce de vague
Que personne ne remarqua.
Au demeurant ce n’était qu’une
Vague sans amplitude aucune,
Une vaguelette égarée,
Mais en atteignant au rivage
Elle causa plus de ravages,
De dégâts qu’un raz-de-marée.
Expéditive, la traîtresse
Investit notre forteresse,
La renversant, la détruisant.
Adieu donjon, tours et courtines,
Que quatre gouttes anodines
Avaient effacés en passant.
A quelque temps de là nous sommes
Allés mener parmi les hommes
D’autres barouds plus décevants,
Allés mener d’autres campagnes,
Où les châteaux sont plus d’Espagne,
Et de sable qu’auparavant.
Quand je vois lutter sur la plage
Des soldats à la fleur de l’âge,
Je ne les décourage pas,
Quoique je sache, ayant naguère
Livré moi-même cette guerre,
L’issue fatale du combat.
Je sais que malgré leur défense,
Leur histoire est perdue d’avance,
Mais je les laisse batailler,
Pour sauver un château de sable
Et ses remparts infranchissables,
Qu’une vague va balayer.
Des braves enfants de naguère
Qui sur la plage ont bataillé
Pour sauver un château de sable
Et ses remparts infranchissables
Qu’une vague allait balayer.
J’en étais : l’arme à la bretelle,
Retranchés dans la citadelle,
De pied ferme nous attendions
Une cohorte sarrasine
Partie de la côte voisine
A l’assaut de notre bastion.
A cent pas de là sur la dune,
En attendant que la fortune
Des armes sourie aux vainqueurs,
Languissant d’être courtisées
Nos promises, nos fiancées
Préparaient doucement leur cœur.
Tout à coup l’Armada sauvage
Déferla sur notre rivage
Avec ses lances, ses pavois,
Pour commettre force rapines,
Et même enlever nos Sabines
Plus belles que les leurs, ma foi.
La mêlée fut digne d’Homère,
Et la défaite bien amère
A l’ennemi pourtant nombreux,
Qu’on battit à plate couture,
Qui partit en déconfiture
En déroute, en sauve-qui-peut.
Oui, cette horde de barbares
Que notre fureur désempare
Fit retraite avec ses vaisseaux,
En n’emportant pour tous trophées,
Moins que rien, deux balles crevées,
Trois raquettes, quatre cerceaux.
Après la victoire fameuse
En chantant l’air de "Sambre et Meuse"
Et de la "Marseillaise", ô gué,
On courut vers la récompense
Que le joli sexe dispense
Aux petits héros fatigués.
Tandis que tout bas à l’oreille
De nos Fanny, de nos Mireille,
On racontait notre saga,
Qu’au doigt on leur passait la bague,
Surgit une espèce de vague
Que personne ne remarqua.
Au demeurant ce n’était qu’une
Vague sans amplitude aucune,
Une vaguelette égarée,
Mais en atteignant au rivage
Elle causa plus de ravages,
De dégâts qu’un raz-de-marée.
Expéditive, la traîtresse
Investit notre forteresse,
La renversant, la détruisant.
Adieu donjon, tours et courtines,
Que quatre gouttes anodines
Avaient effacés en passant.
A quelque temps de là nous sommes
Allés mener parmi les hommes
D’autres barouds plus décevants,
Allés mener d’autres campagnes,
Où les châteaux sont plus d’Espagne,
Et de sable qu’auparavant.
Quand je vois lutter sur la plage
Des soldats à la fleur de l’âge,
Je ne les décourage pas,
Quoique je sache, ayant naguère
Livré moi-même cette guerre,
L’issue fatale du combat.
Je sais que malgré leur défense,
Leur histoire est perdue d’avance,
Mais je les laisse batailler,
Pour sauver un château de sable
Et ses remparts infranchissables,
Qu’une vague va balayer.