Les paroles de la chanson
« Le vieux »
François Béranger
Combien d’entre nous ont vu
Le vieux qui passe dans la rue
Épouvantail tout gris
Que la cité a exclu
La rue et les gens et le monde
Vont bien trop vite pour lui
Dans ses yeux absents d’enfant
Ne passe que l’effroi du temps
Pour descendre et remonter
Six étages d’escaliers
Il faut l’éternité
Quelle faute a-t-il pu commettre
Le vieux tout gris qui traîne
Ses vieux membres rassis?
Combien d’entre nous ont fait
Quoi que ce soit de palpable
Un geste, un mot, un sourire
Pour le raccrocher à nous?
La vieillesse nous fait frémir
On ne veut pas croire au pire
Nos yeux ne retiennent d’elle
Qu’une image irréelle
Mon vieux à moi, tous les mois
Va à tout petits pas
Empocher sa pension
Il se ménage au retour
Un détour insolite
Chez le glacier du coin
Quand je serai vieux et tout seul
Demain ou après demain
Je voudrais comme celui-là,
Au moins une fois par mois
Avec mes sous, si j’en ai
M’acheter une glace à deux boules
Et rêver sur leur saveur
A un monde rempli d’enfants
Mais peut-être que pour nous
Nous les vieux de demain
La vie aura changé
En s’y prenant maintenant
Nous-mêmes et sans attendre
A refaire le présent
Je donne à ceux qui sourient
Et qu’ont bien l’droit de sourire
Rendez-vous dans vingt, trente ans,
Pour reparler du bon temps.
Le vieux qui passe dans la rue
Épouvantail tout gris
Que la cité a exclu
La rue et les gens et le monde
Vont bien trop vite pour lui
Dans ses yeux absents d’enfant
Ne passe que l’effroi du temps
Pour descendre et remonter
Six étages d’escaliers
Il faut l’éternité
Quelle faute a-t-il pu commettre
Le vieux tout gris qui traîne
Ses vieux membres rassis?
Combien d’entre nous ont fait
Quoi que ce soit de palpable
Un geste, un mot, un sourire
Pour le raccrocher à nous?
La vieillesse nous fait frémir
On ne veut pas croire au pire
Nos yeux ne retiennent d’elle
Qu’une image irréelle
Mon vieux à moi, tous les mois
Va à tout petits pas
Empocher sa pension
Il se ménage au retour
Un détour insolite
Chez le glacier du coin
Quand je serai vieux et tout seul
Demain ou après demain
Je voudrais comme celui-là,
Au moins une fois par mois
Avec mes sous, si j’en ai
M’acheter une glace à deux boules
Et rêver sur leur saveur
A un monde rempli d’enfants
Mais peut-être que pour nous
Nous les vieux de demain
La vie aura changé
En s’y prenant maintenant
Nous-mêmes et sans attendre
A refaire le présent
Je donne à ceux qui sourient
Et qu’ont bien l’droit de sourire
Rendez-vous dans vingt, trente ans,
Pour reparler du bon temps.