Les paroles de la chanson
« Le tigre et le calife »
Jean-Baptiste Veujoz

Il était un calife, un calife affligeant
Un fou, un chef infâme, un fieffé fainéant
Faisant fi de ses frères, affamant ses enfants
Lui s’offrait des folies, saphirs et safran

Cet homme sans suffrage, se voulant philosophe
Faisait venir à lui, des pays limitrophes
Les plus sages savants qui, chaque fois, disaient
"Va te faire cuire un œuf!" au calife stupéfait
Ouais!

Confiant dans l’injonction de ces Persans savants
Il ordonna qu’on serve en ses appartements
L’œuf le plus fin fait dans ce foutu califat
Afin de vérifier ce qu’on lui soufflait là

Fichtre! Dans son sofa, le calife s’échauffait
Ça faisait bientôt deux heures qu’il attendait l’œuf frais
Quand sa porte s’ouvrit, enfin on lui offrait
Le plus bel œuf qui fut, de l’Inde à l’Érythrée
Ouais!

Mais pendant ce temps-là, au fin fond du palais
Dans le zoo délaissé du calife, affamé
Un tigre s’enfuyait de sa cage entrouverte
Filant, se faufilant dans les salles désertes

Je sais, ça paraît fou, ce fut juste à l’instant
Où l’œuf fut saisi par le calife impatient
Que le fauve surgit, enragé comme un veuf
Il bouffa le calife et brisa l’œuf

Moralité de la sourate :
Entre le tigre... et l’œuf rate! {x2}