Les paroles de la chanson
« Le soleil est noir »
Tri Yann
Bel oiseau blanc du bout du monde,
Fils de deux muets, fils du pays,
Rebelle semblant entre deux mondes,
Tir d’aile sanglant de quel pays?
Feu noir sur trois abers,
Sang noir sur dix estuaires,
Sept îles et fer en pluie.
Battu de vent, flottant bastion,
Battu devant, flots, tourbillons,
Battu, battant sang pavillon,
Soleil levant, noir sans rayons.
Noirs l’eau, le feu, la terre,
Noirs de feu les deux airs,
Le vent, la brume aussi.
Mer est en brume, soleil déforme,
Terre est en brume, vieille difforme,
Doigts sont changeant en dix corneilles
Poissons sanglants en dix orteils.
Pigeons de feu sur mer,
Poison de gueux sous mer,
Sept îles et fer en pluie.
Morte saison sans floraison,
Morte maison, sang, déraison.
Saisons perdues en oraisons,
Moissons perdues sans rébellion.
Feuillaison en hiver,
Fenaison en désert
Grésil de fer en pluie.
Discours de feu, discours de veau,
Concours de peu, discours dévots,
Secours de peu, futiles travaux,
Séjour de feu pour mille chevaux.
Noire langue des vipères,
Noire lande de colère,
Les vents, les hommes aussi.
Mil malloz ru (*), chant de l’épée,
Mille noires statues, noirs policiers,
Mille poings tendus, dix poings brisés,
Mille printemps dus pour mille années.
Cent mille hommes en colère,
Mille hommes sans la mer,
Sang, larmes et fer en pluie.
Mortes tribus sans héritiers,
Portent tribut, sang à payer.
Soleil fendu, bois condamnés,
Sol est venu, lois sont damnées.
Au temps que meurt la mer,
Autant se meurt la terre,
Sous peur, sous fer en pluie.
Jour de demain, courage ardent,
Jour de Samain, coups, rage aux dents
Seront les veaux perdant sang blancs
Seront les loups perdant cent dents.
Rouge fin, rouge avers,
Rouges poings, rouge guerre
Rouges mains, rouges serres
Rouge festin, rouge chair
Rouge vin, rouge bière
Le feu, la mer aussi.
(*) : mille malédictions rouges en Breton.
Fils de deux muets, fils du pays,
Rebelle semblant entre deux mondes,
Tir d’aile sanglant de quel pays?
Feu noir sur trois abers,
Sang noir sur dix estuaires,
Sept îles et fer en pluie.
Battu de vent, flottant bastion,
Battu devant, flots, tourbillons,
Battu, battant sang pavillon,
Soleil levant, noir sans rayons.
Noirs l’eau, le feu, la terre,
Noirs de feu les deux airs,
Le vent, la brume aussi.
Mer est en brume, soleil déforme,
Terre est en brume, vieille difforme,
Doigts sont changeant en dix corneilles
Poissons sanglants en dix orteils.
Pigeons de feu sur mer,
Poison de gueux sous mer,
Sept îles et fer en pluie.
Morte saison sans floraison,
Morte maison, sang, déraison.
Saisons perdues en oraisons,
Moissons perdues sans rébellion.
Feuillaison en hiver,
Fenaison en désert
Grésil de fer en pluie.
Discours de feu, discours de veau,
Concours de peu, discours dévots,
Secours de peu, futiles travaux,
Séjour de feu pour mille chevaux.
Noire langue des vipères,
Noire lande de colère,
Les vents, les hommes aussi.
Mil malloz ru (*), chant de l’épée,
Mille noires statues, noirs policiers,
Mille poings tendus, dix poings brisés,
Mille printemps dus pour mille années.
Cent mille hommes en colère,
Mille hommes sans la mer,
Sang, larmes et fer en pluie.
Mortes tribus sans héritiers,
Portent tribut, sang à payer.
Soleil fendu, bois condamnés,
Sol est venu, lois sont damnées.
Au temps que meurt la mer,
Autant se meurt la terre,
Sous peur, sous fer en pluie.
Jour de demain, courage ardent,
Jour de Samain, coups, rage aux dents
Seront les veaux perdant sang blancs
Seront les loups perdant cent dents.
Rouge fin, rouge avers,
Rouges poings, rouge guerre
Rouges mains, rouges serres
Rouge festin, rouge chair
Rouge vin, rouge bière
Le feu, la mer aussi.
(*) : mille malédictions rouges en Breton.