Les paroles de la chanson
« Le séant déchainé »
Pierre Perret
J’ai connu une fille de Camaret
Sur un vieux cargo à la Guadeloupe
Elle mettait en branle tous ses agrès
Chaque fois qu’elle avait le vent en croupe
J’ai gagné le détroit de Béring
Pour voir c’ qu’elle avait sous le clapot
Malgré la douceur de son gulf string
Y a eu du tangage dans le raffiot
Elle avait le séant déchaîné
Elle me dit "Si tu redresses ton mât d’acier
Tu verras le p’tit raz de ma raie
Et le carré des officiers"
Par bonheur à chaque fois qu’y a d’ la houle
En dessous d’ la ligne de flottaison
Subitement sa boussole devient maboule
Et j’ dois sortir ma lame de fond
L’était sacrément bien carénée
Ses dunettes explosaient le chandail
Le reste était joliment musclé
Y compris sa barrière de corail
Pratiquant la gym avec ardeur
Elle faisait ses pompes au gaillard d’avant
Quand elle atteignit douze nœuds à l’heure
Elle fut l’aspirant du commandant
Elle avait le séant déchaîné
Pour calmer ce feu de Vulcain
L’eût fallu six douzaines de pompiers
Et l’armada de Charles Quint
Elle m’a dit "Quand tu m’as accostée
J’étais en panne des sens, faut croire
Je n’étais qu’à moitié dessalée
Et en puberté provisoire"
Devant cette libertine attitude
L’équateur ne fut pas une épreuve
Car elle me laissa toute latitude
Pour une longitude de 69
Elle me dit "T’es un drôle de trimaran
Depuis que tu me défrises le goémon
J’ai comme le méchant pressentiment
Que tu m’as laissé une cargaison"
Elle avait le séant déchaîné
Quand j’ lui titillais le tangon
Son Cap Horn hurlait comme un damné
Y avait de l’écume sur le lagon
La seule fois que j’ n’ai pas démâté
Au terme d’un assaut final
La mignonne fatalement fut lestée
D’un p’tit moussaillon dans la cale
Sur un vieux cargo à la Guadeloupe
Elle mettait en branle tous ses agrès
Chaque fois qu’elle avait le vent en croupe
J’ai gagné le détroit de Béring
Pour voir c’ qu’elle avait sous le clapot
Malgré la douceur de son gulf string
Y a eu du tangage dans le raffiot
Elle avait le séant déchaîné
Elle me dit "Si tu redresses ton mât d’acier
Tu verras le p’tit raz de ma raie
Et le carré des officiers"
Par bonheur à chaque fois qu’y a d’ la houle
En dessous d’ la ligne de flottaison
Subitement sa boussole devient maboule
Et j’ dois sortir ma lame de fond
L’était sacrément bien carénée
Ses dunettes explosaient le chandail
Le reste était joliment musclé
Y compris sa barrière de corail
Pratiquant la gym avec ardeur
Elle faisait ses pompes au gaillard d’avant
Quand elle atteignit douze nœuds à l’heure
Elle fut l’aspirant du commandant
Elle avait le séant déchaîné
Pour calmer ce feu de Vulcain
L’eût fallu six douzaines de pompiers
Et l’armada de Charles Quint
Elle m’a dit "Quand tu m’as accostée
J’étais en panne des sens, faut croire
Je n’étais qu’à moitié dessalée
Et en puberté provisoire"
Devant cette libertine attitude
L’équateur ne fut pas une épreuve
Car elle me laissa toute latitude
Pour une longitude de 69
Elle me dit "T’es un drôle de trimaran
Depuis que tu me défrises le goémon
J’ai comme le méchant pressentiment
Que tu m’as laissé une cargaison"
Elle avait le séant déchaîné
Quand j’ lui titillais le tangon
Son Cap Horn hurlait comme un damné
Y avait de l’écume sur le lagon
La seule fois que j’ n’ai pas démâté
Au terme d’un assaut final
La mignonne fatalement fut lestée
D’un p’tit moussaillon dans la cale