Les paroles de la chanson
« Le passous - cotentin »
Allain Leprest
Le Passous - Cotentin
Je t’écris de janvier
La marée, bonne poire,
A fini la vaisselle
Laissant nos habits nus
Sur le bord de l’évier
Et quelques grains de sel
Le ciel est reparti
En balançant l’éponge
Manger des ports anglais
Aucune heure, aucune eau
Aucun pékin ici
Juste le temps qui ronge
Le front du casino
Juste un bec transperçant
Le crâne d’un tourteau
Croché comme une main
Sous un nid d’algues brunes
Juste l’eau, juste un jour
Et l’air, de son couteau,
Sculptant le cul des dunes
J’allume un feu de bois
Sous des étoiles naines
Je m’accroche debout
Où dormir me fatigue
Sans maître, sans collier
Tout un chien se promène
À cheval sur la digue
Janvier - Le Cotentin
Le passé guette un train
Qui n’est jamais inscrit
Aux cases des départs
Quand il arrive à quai
Rongé par les embruns
La brume s’en empare
Les wagons ont le ventre
Obèse des baleines
Et la loco devant
Filtre dans ses fanons
Nos yeux brûlés d’adieux
Nos poumons, nos haleines
Nos âmes de plancton
La nuit rampe. Elle au moins
Respecte son horaire
Au loin les chalutiers
Font un bruit de ferraille
Ça broie, ça crie, ça rue
L’amer est vieux, la mer
N’entretient plus ses rails
Le passé guette un train
Que le sable barbelle
Un marin dans sa pipe
Allume son nuage
Et le soir, le chenal rouille
On entend de l’hôtel
Grincer les aiguillages
Cotentin - Le Passous
Je t’écris de janvier
Sous mon pied le vent lèche
Un coquillage cru
Il baigne les cheveux fous
De ses lévriers
Il flotte dans les rues
Guernesey – L’horizon
A ses lèvres humides
Sur le sable boueux
Un gosse écrit des tags
On entend dans la rue
Battre les pas liquides
Du troupeau vert des vagues
Je pêche à pleines mains
Des escargots marins
Blottis sous la jetée
Chaude comme un frigo
J’esgourde la marée
Et son museau de train
Éventre les cargos
C’est du flux, du relu
Des poumons à tribord
Des ressacs à dix sacs
Des gouttes d’eau noyées
C’est un rafiot d’enfance
Et sa fête de mort
Sur un drapeau mouillé
Je t’écris de janvier
Sous quelques flammes d’herbe
En son étroit corset
La Manche tient ses reins
La tempête peut bien
Lui tordre les vertèbres
La lune les retient
Ça sent le rocher froid
Le bois mouillé. J’écris
Sur du papier glacé
Les mots d’absence avec,
Le fleuriste est fermé
La mer vend à bas prix
Des bouquets de varech
Je t’écris de janvier
Cotentin - Le Passous
Mes cheveux sont troués
Mon cœur fait une escale
On est premier de l’an
Jour Perrier, un poil saoul
La mer est verticale
Je t’écris de janvier
La marée, bonne poire,
A fini la vaisselle
Laissant nos habits nus
Sur le bord de l’évier
Et quelques grains de sel
Le ciel est reparti
En balançant l’éponge
Manger des ports anglais
Aucune heure, aucune eau
Aucun pékin ici
Juste le temps qui ronge
Le front du casino
Juste un bec transperçant
Le crâne d’un tourteau
Croché comme une main
Sous un nid d’algues brunes
Juste l’eau, juste un jour
Et l’air, de son couteau,
Sculptant le cul des dunes
J’allume un feu de bois
Sous des étoiles naines
Je m’accroche debout
Où dormir me fatigue
Sans maître, sans collier
Tout un chien se promène
À cheval sur la digue
Janvier - Le Cotentin
Le passé guette un train
Qui n’est jamais inscrit
Aux cases des départs
Quand il arrive à quai
Rongé par les embruns
La brume s’en empare
Les wagons ont le ventre
Obèse des baleines
Et la loco devant
Filtre dans ses fanons
Nos yeux brûlés d’adieux
Nos poumons, nos haleines
Nos âmes de plancton
La nuit rampe. Elle au moins
Respecte son horaire
Au loin les chalutiers
Font un bruit de ferraille
Ça broie, ça crie, ça rue
L’amer est vieux, la mer
N’entretient plus ses rails
Le passé guette un train
Que le sable barbelle
Un marin dans sa pipe
Allume son nuage
Et le soir, le chenal rouille
On entend de l’hôtel
Grincer les aiguillages
Cotentin - Le Passous
Je t’écris de janvier
Sous mon pied le vent lèche
Un coquillage cru
Il baigne les cheveux fous
De ses lévriers
Il flotte dans les rues
Guernesey – L’horizon
A ses lèvres humides
Sur le sable boueux
Un gosse écrit des tags
On entend dans la rue
Battre les pas liquides
Du troupeau vert des vagues
Je pêche à pleines mains
Des escargots marins
Blottis sous la jetée
Chaude comme un frigo
J’esgourde la marée
Et son museau de train
Éventre les cargos
C’est du flux, du relu
Des poumons à tribord
Des ressacs à dix sacs
Des gouttes d’eau noyées
C’est un rafiot d’enfance
Et sa fête de mort
Sur un drapeau mouillé
Je t’écris de janvier
Sous quelques flammes d’herbe
En son étroit corset
La Manche tient ses reins
La tempête peut bien
Lui tordre les vertèbres
La lune les retient
Ça sent le rocher froid
Le bois mouillé. J’écris
Sur du papier glacé
Les mots d’absence avec,
Le fleuriste est fermé
La mer vend à bas prix
Des bouquets de varech
Je t’écris de janvier
Cotentin - Le Passous
Mes cheveux sont troués
Mon cœur fait une escale
On est premier de l’an
Jour Perrier, un poil saoul
La mer est verticale