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Les paroles de la chanson
« Le noir et la blanche »
Claude Besson

(Claude Besson vit en Centre Bretagne près de Gourin d’où ont
émigré vers les Etats Unis et le Canada,entre les deux guerres,
des milliers de Bretons chassés par la misère des campagnes,
ce qui a pu engendrer des amours insolites entre gens déracinés)

LE NOIR ET LA BLANCHE

Elle baladait une gueule du style "Marlène"
Tenait la main d’un bloc d’ébène d’Harlem.
Le Noir et la Blanche
Jouaient leurs Dimanches
Au fond d’un bar de New york City
Sur un vieux piano english pourri.
Toutes leurs amours étaient là
Collées au bout de leur doigts
Et la chanson nous disait "ramène-moi chez moi"!

Elle baladait une gueule du style"Marlène"
Tenait la main d’un bloc d’ébène d’Harlem
Paraît qu’j’viens d’un village près de" Kernascléden"
Là-bas les gens font leurs maisons près des fontaines
Paraît qu’ils font leurs toits de morceaux de montagnes
Sont tous chanteurs,sont tous danseurs en Bretagne.

C’était pas un aller-retour
Leurs billets de bateau
Quand mes parents dans leur velours
Quittèrent Saint-Malo
Pour les eaux grasses des cuisines de "l’Hilton-Hôtel"
Pour les hamburgers and sheeseburgers du"Sheraton-Hôtel"
Pour des chemins sans racines
Pour des menhirs,des dolmens de néon
Des fenêtres à guillotine
Et pour des panoramas de carton
Et pour le bal des Bretons
Pour un p’tit coup d’accordéon.

Elle baladait une gueule du style"Marlène"
Tenait la main d’un bloc d’ébène d’Harlem
Le Noir et la Blanche
Tuaient leurs Dimanches
Au fond d’un bar de New York City
Sur un bastringue bouffé par la vie
Toutes leurs amours étaient là
Collées au bout de leurs doigts
Et la chanson nous disait "ramène-moi chez moi"!

Elle baladait une gueule du style "Marlène"
Tenait la main d’un bloc d’ébène d’Harlem.
Paraît qu’j’viens d’un village à côté du soleil
Là-bas les gens s’habillent avec des arcs-en-ciel
Paraît qu’ça swingue et qu’ça balance leur musique magique
Sont tous chanteurs,sont tous danseurs en Afrique.

Ce n’était pas un "au-revoir"
Leurs "Négro-Spirituals"
Quand mes parents sans le vouloir
Quittèrent leur "Music-Hall"
Pour les étendues de coton de"Caroline"
Pour les coups de trique des grands maîtres de Louisiane
Pour des chemins sans racines
Des tatouages sculptés à l’ép’ron
Des fenêtres à guillotine
Et pour des panoramas de frissons
Pleurant leurs fils,leurs épouses
Juste pour inventer le blues.