Les paroles de la chanson
« Le marché du poète »
Léo Ferré
Quand ma femme part au marché
Je lui dis de m’ ram’ner
Des Celtiques au prix marqué
Afin d’ fumer taxé
Un peu d’ sucre, un peu d’ farine
Pour faire la pâte très fine
Raviolis, spaghettis
Et gnocchis et capelletis
Quand ma femme rentre du marché
Elle me sort de tous ses paquets
Un cigare de Mexico
Gros comme un cachalot
Un hibou nommé Tom Black
Un œuf de l’Île de Pâques
Du shampooing pour les mains, du suspens
Et du linge à pinces
Alors elle m’ dit :
Mon p’tit chéri
V’là ta part d’ poésie
Dans mon panier
Y a des idées
Qu’ t’as plus qu’à ramasser
Des oranges au canard
De l’étrange, du bizarre
Bref, c’ qui a d’ chouette
Prends ta plume, mon Pierrot,
Que j’allume ton flambeau
A chansonnettes
Quand ma femme va chez l’ coiffeur
J’ lui dis : Fais-moi une fleur
Ramène-moi du sent-y-bon
Du bath, du pas trop con
De celui qui s’ fait s’ retourner
Les snobs et les mousmés
Du Carven, du Patou
De l’obscène et du passe-partout
Quand elle rentre de chez l’ coiffeur
Elle m’ dit : Voilà, mon cœur
De l’extrait d’ fleur de Marie
Tout c’ qui a d’ plus garanti
Des crayons pour faire des yeux
Aux larmes du pot-au-feu
De l’Arden, du Rubis et du Stein
Et tout c’ qui s’essuie
Alors, elle m’ dit :
Mon p’tit chéri
V’là ta part d’ patchouli
Dans ma forêt
Pour t’ parfumer
T’as qu’à vaporiser
Du genièvre
A tes lèvres
Du chiendent
Pour tes dents
Bref, tout c’ qu’y a d’ nat’
Naturel, natürlich
Eau d’ Javel pour les miches
C’est-y pas bath?
Quand ma femme part au marché
Je lui dis de m’ ram’ner
Un pyjama genre Vichy
Pour faire mon p’tit persil
Des voyages en cartes postales
Pour les cinglés d’ la malle
Tahiti, côte d’Asie
Malaisie, mal assis
Aussi
Quand ma femme rentre du marché
Elle me sort de tous ses paquets
La liquette du Père Adam
A s’ foutre Eve sous la dent
Un chouette kaléidoscope
A s’ faire l’azur en stop
Voie Lactée écrémée
Galaxie et galette
Aussi
Alors elle m’ dit :
Mon p’tit chéri
V’là qu’ t’as Bardot
Vas-y
T’as d’ quoi rêver
D’ quoi gamberger
Quand tu n’ m’as pas
Au lit
Magazines
Où l’on vend des gamines
Pour un franc
Bref, rien qu’ du toc
Du dodé, du doca
Du caca, dodéca
L’ phono débloque
Quand ma femme part au shopping
Je lui r’file mon planning
Des cravates pour mettre mon cou
Et ma p’tite tête de loup
Des machins, deux trois conneries
Pour meubler not’ gourbi
Un Giotto, un Corot, un Pablo
Et un Picasso
Quand ma femme part au shopping
Elle m’ shoppe tout en sterling
Les paluches parées d’un chèque
V’là que s’ barrent nos kopecks
Nos dollars dans l’ machin chouette
Nos florins chez Macbeth
Othello
Mon coco
Le roi Lear
C’est Shakespeare à dire!
Alors, elle m’ dit :
T’as pas fini
D’écrire des idioties?
J’ connais Isou
Et les zazous
Et l’écriture itou
Au pays de Descartes
Les conneries s’ foutent en cartes
Ou au quai Conti
T’es barré
Pour y aller
A l’Acacadémie
O.K, mon p’tit!
Tilala...
Je lui dis de m’ ram’ner
Des Celtiques au prix marqué
Afin d’ fumer taxé
Un peu d’ sucre, un peu d’ farine
Pour faire la pâte très fine
Raviolis, spaghettis
Et gnocchis et capelletis
Quand ma femme rentre du marché
Elle me sort de tous ses paquets
Un cigare de Mexico
Gros comme un cachalot
Un hibou nommé Tom Black
Un œuf de l’Île de Pâques
Du shampooing pour les mains, du suspens
Et du linge à pinces
Alors elle m’ dit :
Mon p’tit chéri
V’là ta part d’ poésie
Dans mon panier
Y a des idées
Qu’ t’as plus qu’à ramasser
Des oranges au canard
De l’étrange, du bizarre
Bref, c’ qui a d’ chouette
Prends ta plume, mon Pierrot,
Que j’allume ton flambeau
A chansonnettes
Quand ma femme va chez l’ coiffeur
J’ lui dis : Fais-moi une fleur
Ramène-moi du sent-y-bon
Du bath, du pas trop con
De celui qui s’ fait s’ retourner
Les snobs et les mousmés
Du Carven, du Patou
De l’obscène et du passe-partout
Quand elle rentre de chez l’ coiffeur
Elle m’ dit : Voilà, mon cœur
De l’extrait d’ fleur de Marie
Tout c’ qui a d’ plus garanti
Des crayons pour faire des yeux
Aux larmes du pot-au-feu
De l’Arden, du Rubis et du Stein
Et tout c’ qui s’essuie
Alors, elle m’ dit :
Mon p’tit chéri
V’là ta part d’ patchouli
Dans ma forêt
Pour t’ parfumer
T’as qu’à vaporiser
Du genièvre
A tes lèvres
Du chiendent
Pour tes dents
Bref, tout c’ qu’y a d’ nat’
Naturel, natürlich
Eau d’ Javel pour les miches
C’est-y pas bath?
Quand ma femme part au marché
Je lui dis de m’ ram’ner
Un pyjama genre Vichy
Pour faire mon p’tit persil
Des voyages en cartes postales
Pour les cinglés d’ la malle
Tahiti, côte d’Asie
Malaisie, mal assis
Aussi
Quand ma femme rentre du marché
Elle me sort de tous ses paquets
La liquette du Père Adam
A s’ foutre Eve sous la dent
Un chouette kaléidoscope
A s’ faire l’azur en stop
Voie Lactée écrémée
Galaxie et galette
Aussi
Alors elle m’ dit :
Mon p’tit chéri
V’là qu’ t’as Bardot
Vas-y
T’as d’ quoi rêver
D’ quoi gamberger
Quand tu n’ m’as pas
Au lit
Magazines
Où l’on vend des gamines
Pour un franc
Bref, rien qu’ du toc
Du dodé, du doca
Du caca, dodéca
L’ phono débloque
Quand ma femme part au shopping
Je lui r’file mon planning
Des cravates pour mettre mon cou
Et ma p’tite tête de loup
Des machins, deux trois conneries
Pour meubler not’ gourbi
Un Giotto, un Corot, un Pablo
Et un Picasso
Quand ma femme part au shopping
Elle m’ shoppe tout en sterling
Les paluches parées d’un chèque
V’là que s’ barrent nos kopecks
Nos dollars dans l’ machin chouette
Nos florins chez Macbeth
Othello
Mon coco
Le roi Lear
C’est Shakespeare à dire!
Alors, elle m’ dit :
T’as pas fini
D’écrire des idioties?
J’ connais Isou
Et les zazous
Et l’écriture itou
Au pays de Descartes
Les conneries s’ foutent en cartes
Ou au quai Conti
T’es barré
Pour y aller
A l’Acacadémie
O.K, mon p’tit!
Tilala...