Les paroles de la chanson
« La plus belle fille du zaïre »
Michel Bühler
C’était la plus belle fille de tout le Zaïre
Et moi je n’avais pas un rond
Quand t’es sans boulot tu regardes partir
Les bateaux avec leur cargaison.
Je m’suis dit : "Au nord j’trouv’rai d’quoi la séduire"
Alors j’ai pris la décision
D’embarquer un jour à bord d’un gros navire
Dans la plus grande discrétion
Dans la soute avec le charbon
L’Europe aime bien nos min’rais mais faut dire
Que pour les hommes c’est pas bon
A toutes les frontières y a rien qu’pour t’accueillir
Des comités de réception
Des types au nez violet les yeux en tirelire
La fine fleur de leur nation.
J’savais pas qu’la liberté pouvait produire
Une telle population
Une sorte de mutation.
Je monte à Paris comme d’autres le firent
Je trouve une situation
Quatorze heures par jour ça pourrait être pire
Le bistro s’app’lait "Chez Tonton"
Plongeur j’avais déjà fait ça, tu veux rire
Dans le fleuve avec les poissons.
Là tu laves les plats t’as pas à réfléchir
Des fois tu reçois du pognon
Dix sacs et la gueule du patron.
C’était le bonheur j’pourrais pas le décrire
J’astiquais avec mon chiffon
Je pensais déjà que j’allais nous bâtir
Au bout du village une maison
Y avait Mamadou, Mohamed et Idir
Des gens de bonne composition
Qu’avaient pas plus que moi peur de se salir
Car tous ces boulots-là dis donc
C’est jamais les blancs qui les font.
J’ai trimé cinq ans sans danser sans sortir
Cinq ans j’ai frotté des bidons
Voler les Français être une sorte de vampire
Ça j’en avais pas l’impression
Lorsque tout à coup je crois me souvenir
Qu’il va y avoir des élections.
En démocratie ce mot-là ça veut dire
Qu’il faut faire plaisir aux gros cons
Qu’aiment pas les étrangers, ça non.
’vec quelques copains je vais me tapir
Dans l’église de Saint-Léon
Les gamins rigolent, les femmes soupirent
On s’endort sur des vieux cartons.
Un matin voilà cinq cents keufs qui transpirent
Qui viennent frapper au portillon
Z’ont cassé les cierges, les statues des martyres
Puis nous ont mis dans un avion
Avec un arrêt d’expulsion.
C’était la plus belle fille de tout le Zaïre
Maint’nant j’suis guide dans ma région
Les touristes blancs aiment bien mon sourire
Ils disent qu’il y a du soleil au fond.
Elle ne savait pas quand j’allais revenir
Mariée elle pleure, mais à quoi bon?
Elle vit à Paris avec un triste sire
Un myope avec plein de boutons
Qu’était v’nu pour la coopéra...tion
Et moi je n’avais pas un rond
Quand t’es sans boulot tu regardes partir
Les bateaux avec leur cargaison.
Je m’suis dit : "Au nord j’trouv’rai d’quoi la séduire"
Alors j’ai pris la décision
D’embarquer un jour à bord d’un gros navire
Dans la plus grande discrétion
Dans la soute avec le charbon
L’Europe aime bien nos min’rais mais faut dire
Que pour les hommes c’est pas bon
A toutes les frontières y a rien qu’pour t’accueillir
Des comités de réception
Des types au nez violet les yeux en tirelire
La fine fleur de leur nation.
J’savais pas qu’la liberté pouvait produire
Une telle population
Une sorte de mutation.
Je monte à Paris comme d’autres le firent
Je trouve une situation
Quatorze heures par jour ça pourrait être pire
Le bistro s’app’lait "Chez Tonton"
Plongeur j’avais déjà fait ça, tu veux rire
Dans le fleuve avec les poissons.
Là tu laves les plats t’as pas à réfléchir
Des fois tu reçois du pognon
Dix sacs et la gueule du patron.
C’était le bonheur j’pourrais pas le décrire
J’astiquais avec mon chiffon
Je pensais déjà que j’allais nous bâtir
Au bout du village une maison
Y avait Mamadou, Mohamed et Idir
Des gens de bonne composition
Qu’avaient pas plus que moi peur de se salir
Car tous ces boulots-là dis donc
C’est jamais les blancs qui les font.
J’ai trimé cinq ans sans danser sans sortir
Cinq ans j’ai frotté des bidons
Voler les Français être une sorte de vampire
Ça j’en avais pas l’impression
Lorsque tout à coup je crois me souvenir
Qu’il va y avoir des élections.
En démocratie ce mot-là ça veut dire
Qu’il faut faire plaisir aux gros cons
Qu’aiment pas les étrangers, ça non.
’vec quelques copains je vais me tapir
Dans l’église de Saint-Léon
Les gamins rigolent, les femmes soupirent
On s’endort sur des vieux cartons.
Un matin voilà cinq cents keufs qui transpirent
Qui viennent frapper au portillon
Z’ont cassé les cierges, les statues des martyres
Puis nous ont mis dans un avion
Avec un arrêt d’expulsion.
C’était la plus belle fille de tout le Zaïre
Maint’nant j’suis guide dans ma région
Les touristes blancs aiment bien mon sourire
Ils disent qu’il y a du soleil au fond.
Elle ne savait pas quand j’allais revenir
Mariée elle pleure, mais à quoi bon?
Elle vit à Paris avec un triste sire
Un myope avec plein de boutons
Qu’était v’nu pour la coopéra...tion