Les paroles de la chanson
« La marge »
Léo Ferré
J’ai la leucémie dans la marge
Et je m’endors sur des brisants
Quand mousse la crème du large
Que l’on donne aux marins enfants
Reprends tes dix berges, veux-tu?
Laisse un peu palabrer les autres
A trop parler, on meurt, sais-tu?
Y a pas plus con que les apôtres
J’ suis dans la marge
Quand je me glisse dans le texte
La vague me prend tout mon sang
Je couche alors sous un prétexte
Que j’adultère vaguement
Je suis le sexe de la mer
Qu’un peu de brume désavoue
J’ouvre mon phare et j’y vois clair
Je fais du wonder à la proue
J’ suis dans la marge
Du silence où l’on m’a laissé
Musiquant des feuilles d’automne
Je sais que jamais je n’irai
Fumer la cour de la Sorbonne
Mais je suis gras comme l’hiver
Comme un hiver analgésique
Avec la rime au bout du vers
A la morgue de la musique
J’ suis dans la marge
Je suis le prophète Bazard
Le Jérémie des roses cuisses
Une crevette sur le tard
Attardé dans les interstices
Je baliverne mes ennuis
Je dis que je suis à la pêche
Et vers l’automne de mes nuits
Je chandelle encore la chair fraîche
J’ suis dans la marge
Tes bibelots, tes bonbons surs
Tes oraisons, tes bigornades
Tes salaisons, tes dessous mûrs
Quand l’oeil descend sous les oeillades
Regarde bien, c’est là qu’il gît
Le vert paradis de l’entraide
Vers l’entre-doux de ton doux nid
Si tu me tends le cul, je cède
J’ suis dans le texte
J’ suis dans ton texte!
Ha... Lala...
Et je m’endors sur des brisants
Quand mousse la crème du large
Que l’on donne aux marins enfants
Reprends tes dix berges, veux-tu?
Laisse un peu palabrer les autres
A trop parler, on meurt, sais-tu?
Y a pas plus con que les apôtres
J’ suis dans la marge
Quand je me glisse dans le texte
La vague me prend tout mon sang
Je couche alors sous un prétexte
Que j’adultère vaguement
Je suis le sexe de la mer
Qu’un peu de brume désavoue
J’ouvre mon phare et j’y vois clair
Je fais du wonder à la proue
J’ suis dans la marge
Du silence où l’on m’a laissé
Musiquant des feuilles d’automne
Je sais que jamais je n’irai
Fumer la cour de la Sorbonne
Mais je suis gras comme l’hiver
Comme un hiver analgésique
Avec la rime au bout du vers
A la morgue de la musique
J’ suis dans la marge
Je suis le prophète Bazard
Le Jérémie des roses cuisses
Une crevette sur le tard
Attardé dans les interstices
Je baliverne mes ennuis
Je dis que je suis à la pêche
Et vers l’automne de mes nuits
Je chandelle encore la chair fraîche
J’ suis dans la marge
Tes bibelots, tes bonbons surs
Tes oraisons, tes bigornades
Tes salaisons, tes dessous mûrs
Quand l’oeil descend sous les oeillades
Regarde bien, c’est là qu’il gît
Le vert paradis de l’entraide
Vers l’entre-doux de ton doux nid
Si tu me tends le cul, je cède
J’ suis dans le texte
J’ suis dans ton texte!
Ha... Lala...