Les paroles de la chanson
« La fille et le chien »
Édith Piaf
Minuit s’ décroche dans le vent qui sanglote
Tout semble noir dans l’ grand Paris qui dort
Il fait frio et y tombe de la flotte
À pas flanquer même un cabot dehors
Tiens, mais là-bas, mais en v’là un d’ caniche
Salut frangin, viens qu’on voie ton museau
C’est-y des fois comme moi qu’ t’aurais pas de niche
Pour t’abriter les soirs qu’y tombe de l’eau?
Pauv’ cabot, t’as l’air miséreux
Et cependant, t’as une gueule honnête
Et la douceur se lit dans tes bons yeux
Malgré que tu ne sois qu’une bête
Doucement, tu lèches ma main
Vas-y donc! Eh ben, y a pas d’offense
J’ suis qu’une pauvre fille, et toi, t’es qu’un pauv’ chien
Enchantée d’ faire ta connaissance
Tu ne sors pas, oh non, d’ chez une richarde
Tu fouettes un peu et t’as pas un panto
T’es purotin comme moi je suis clocharde
On est tous deux logés au même garno
Vrai, t’es pas gras! T’as pas bouffé, sans doute?
Va, j’ connais ça! Moi, j’ dîne pas tous les jours
Tu r’çois des coups plus souvent qu’ t’as la croûte
Moi, pour bouffer, quand y faut, j’ vends d’ l’amour
Pauv’ cabot, on dirait vraiment
Qu’ tu comprends toute ma vie d’ misère
Quand ton regard me fixe tristement
J’ vois comme une larme à ta paupière
Va, mon sort est pareil au tien
Et ta vie vaut pas mieux qu’ la mienne
Tu peux maudire autant que moi l’ destin
Et lui garder un chien d’ ta chienne
On est qu’ nous deux cette nuit, dans la rue
Pas un passant qui se montre en chemin
Personne encore cette nuit dans la rue
Nous ramassera ni la fille ni le chien
Tout grelottants dans la bise qui souffle
Sous quelque pont, viens, on va s’abriter
Et puisqu’on est des copains de la mistoufle
J’ s’rai ta frangine, on va plus se quitter
Pauv’ cabot, on n’est pas vernis
Et délaissés sous la pluie battante
Pourtant, des hommes t’es le meilleur ami
Et moi, dans l’ fond, j’ suis pas méchante
Et pourtant, vois-tu, vieux poteau
Quand sonnera l’heure dernière
Moi, j’ crèv’rai p’t-êt’ dans le ruisseau
Toi, tu s’ras bon pour la fourrière
Tout semble noir dans l’ grand Paris qui dort
Il fait frio et y tombe de la flotte
À pas flanquer même un cabot dehors
Tiens, mais là-bas, mais en v’là un d’ caniche
Salut frangin, viens qu’on voie ton museau
C’est-y des fois comme moi qu’ t’aurais pas de niche
Pour t’abriter les soirs qu’y tombe de l’eau?
Pauv’ cabot, t’as l’air miséreux
Et cependant, t’as une gueule honnête
Et la douceur se lit dans tes bons yeux
Malgré que tu ne sois qu’une bête
Doucement, tu lèches ma main
Vas-y donc! Eh ben, y a pas d’offense
J’ suis qu’une pauvre fille, et toi, t’es qu’un pauv’ chien
Enchantée d’ faire ta connaissance
Tu ne sors pas, oh non, d’ chez une richarde
Tu fouettes un peu et t’as pas un panto
T’es purotin comme moi je suis clocharde
On est tous deux logés au même garno
Vrai, t’es pas gras! T’as pas bouffé, sans doute?
Va, j’ connais ça! Moi, j’ dîne pas tous les jours
Tu r’çois des coups plus souvent qu’ t’as la croûte
Moi, pour bouffer, quand y faut, j’ vends d’ l’amour
Pauv’ cabot, on dirait vraiment
Qu’ tu comprends toute ma vie d’ misère
Quand ton regard me fixe tristement
J’ vois comme une larme à ta paupière
Va, mon sort est pareil au tien
Et ta vie vaut pas mieux qu’ la mienne
Tu peux maudire autant que moi l’ destin
Et lui garder un chien d’ ta chienne
On est qu’ nous deux cette nuit, dans la rue
Pas un passant qui se montre en chemin
Personne encore cette nuit dans la rue
Nous ramassera ni la fille ni le chien
Tout grelottants dans la bise qui souffle
Sous quelque pont, viens, on va s’abriter
Et puisqu’on est des copains de la mistoufle
J’ s’rai ta frangine, on va plus se quitter
Pauv’ cabot, on n’est pas vernis
Et délaissés sous la pluie battante
Pourtant, des hommes t’es le meilleur ami
Et moi, dans l’ fond, j’ suis pas méchante
Et pourtant, vois-tu, vieux poteau
Quand sonnera l’heure dernière
Moi, j’ crèv’rai p’t-êt’ dans le ruisseau
Toi, tu s’ras bon pour la fourrière