Les paroles de la chanson
« La carte postale »
Évelyne Gallet
Ma lettre arrivera quand tu seras endormi
Dors bien, petit amour, demain c’est mercredi
Tu sauras le plaisir que j’ai pris ce matin
À lire la carte postale de mon petit copain
Tu sais, plus on vieillit, et plus la boîte aux lettres
Est bourrée de factures, de tracts et de journaux
Voici ta carte postale. Voilà qu’à ma fenêtre
Un doigt écrit "Je t’aime" sur la buée du carreau
Dors bien, petit amour. Ce soir la même pluie
Veille sur ton sommeil et sur mon insomnie
Si j’étais Praxitèle, mon jardin s’rait plus beau
Un visage d’enfant se pencherait sur l’eau
Ce soir, tout est tranquille, et loin de reparaître
Les angoisses de la nuit resteront dans la rue
Les nuages sous la lune, et les mots de ma lettre
D’une même allure tranquille, glissent vers tes bras nus
Que tes fautes d’orthographe ne te fassent pas trop peur
Où est la faute quand on dessine du bonheur?
D’une plume maladroite, mais d’un cœur appliqué
Je souhaite ton talent à tous les bacheliers
Qu’importe la syntaxe, pourvu qu’on ait l’ivresse
Je ne sais pas le nom des oiseaux du matin
Ta petite carte postale arrive comme une caresse
Dans les kilos d’ conneries du courrier quotidien
Ras-le-bol de vos salutations distinguées
Et autres sentiments plus ou moins dévoués
Ce genre de politesses, je n’en veux plus, basta!
Écrivez plutôt "Merde" sous vos caractères gras
Ô combien d’élégance galamment déployée
Pour annoncer, demain, la visite d’un huissier!
Si c’est le résultat de quinze années d’ grammaire
J’enverrai mes enfants à l’école buissonnière
Je leur dirai "Petits, allez jouer dehors
Le Soleil, sans vos rires, n’est plus qu’un astre mort
Gravez vos amourettes dans l’écorce des bouleaux
Comme le feront toujours Colombine et Pierrot
Loin de nos bavardages, de nos tristes dégaines
Riez de vos amours, aussi courtes que belles"
Sur le mur de la poste, un gosse écrit "Je t’aime"
Et la foule s’imagine que c’est écrit pour elle
Et le monde entier rêve de recevoir un jour
Dans chaque boîte aux lettres quelques grammes d’amour
Pas grand-chose et pourtant ça fait vingt-cinq mille ans
Que tout le monde en parle et que le monde attend
À regrouper les vieux dans de tristes asiles
On les prive à jamais du sourire des petits
Je crois que ces vieux-là deviendraient moins séniles
S’ils pouvaient seulement dire "Bonne nuit mon chéri"
Ma lettre arrivera quand tu seras endormi
Dors bien, petit amour, demain c’est mercredi
Tu sauras le plaisir que j’ai pris ce matin
À lire la carte postale de mon petit copain
Dors bien, petit amour, demain c’est mercredi
Tu sauras le plaisir que j’ai pris ce matin
À lire la carte postale de mon petit copain
Tu sais, plus on vieillit, et plus la boîte aux lettres
Est bourrée de factures, de tracts et de journaux
Voici ta carte postale. Voilà qu’à ma fenêtre
Un doigt écrit "Je t’aime" sur la buée du carreau
Dors bien, petit amour. Ce soir la même pluie
Veille sur ton sommeil et sur mon insomnie
Si j’étais Praxitèle, mon jardin s’rait plus beau
Un visage d’enfant se pencherait sur l’eau
Ce soir, tout est tranquille, et loin de reparaître
Les angoisses de la nuit resteront dans la rue
Les nuages sous la lune, et les mots de ma lettre
D’une même allure tranquille, glissent vers tes bras nus
Que tes fautes d’orthographe ne te fassent pas trop peur
Où est la faute quand on dessine du bonheur?
D’une plume maladroite, mais d’un cœur appliqué
Je souhaite ton talent à tous les bacheliers
Qu’importe la syntaxe, pourvu qu’on ait l’ivresse
Je ne sais pas le nom des oiseaux du matin
Ta petite carte postale arrive comme une caresse
Dans les kilos d’ conneries du courrier quotidien
Ras-le-bol de vos salutations distinguées
Et autres sentiments plus ou moins dévoués
Ce genre de politesses, je n’en veux plus, basta!
Écrivez plutôt "Merde" sous vos caractères gras
Ô combien d’élégance galamment déployée
Pour annoncer, demain, la visite d’un huissier!
Si c’est le résultat de quinze années d’ grammaire
J’enverrai mes enfants à l’école buissonnière
Je leur dirai "Petits, allez jouer dehors
Le Soleil, sans vos rires, n’est plus qu’un astre mort
Gravez vos amourettes dans l’écorce des bouleaux
Comme le feront toujours Colombine et Pierrot
Loin de nos bavardages, de nos tristes dégaines
Riez de vos amours, aussi courtes que belles"
Sur le mur de la poste, un gosse écrit "Je t’aime"
Et la foule s’imagine que c’est écrit pour elle
Et le monde entier rêve de recevoir un jour
Dans chaque boîte aux lettres quelques grammes d’amour
Pas grand-chose et pourtant ça fait vingt-cinq mille ans
Que tout le monde en parle et que le monde attend
À regrouper les vieux dans de tristes asiles
On les prive à jamais du sourire des petits
Je crois que ces vieux-là deviendraient moins séniles
S’ils pouvaient seulement dire "Bonne nuit mon chéri"
Ma lettre arrivera quand tu seras endormi
Dors bien, petit amour, demain c’est mercredi
Tu sauras le plaisir que j’ai pris ce matin
À lire la carte postale de mon petit copain
