Les paroles de la chanson
« La baraque aux innocents »
Juliette
Ils arrivent sans bruit
Dans les roulottes noires
Édifiant à minuit
Leur palais illusoire
Et puis au petit jour
Tel un troupeau de faons
Dans les rues et les cours
S’en viennent les enfants,
Des mômes de nulle part
Avec des mains tendues,
Le défi au regard
Pour quelques sous de plus.
Poudre d’or sur les cils
Et les lèvres garance
Beaux, crasseux et graciles,
Insolemment ils dansent,
Désir ou désespoir
Dans vos yeux ils ont lu,
Les anges du trottoir
Ne vous lâcheront plus.
Ils ont jaugé sans gêne
Vos risques et leurs périls
Et voilà qu’ils vous traînent
Tout au bout de la ville
Voici l’antique enceinte,
Elle ne tient plus debout,
Les vieilles toiles peintes
Frémissent dans la boue.
Mais dedans qu’il fait chaud!
Et peu importe l’antre
Si magique est le show
On se croit dans un ventre,
Au milieu de la piste
Par des licols tenus,
On exhibe au touriste
Les enfants presque nus.
Des vieilles pour une obole
Un peu plus les découvrent
Et détachent du licol
L’enfant qui s’offre et s’ouvre.
Dans la lumière orange
Ceux que l’on croit aimer
Vous attirent et vous changent
En un fauve affamé,
Bien sûr à la tendresse
On veut goûter encore,
On tente une caresse
Mais brusquement l’on mord
C’est un jeu, l’enfant rit,
Se débat sans comprendre
Puis fait don de sa vie
À qui vient de le prendre
Et l’on veut des lueurs
Dans ses yeux innocents
Alors, avec fureur,
On aime jusqu’au sang.
Oui mais faut qu’on dessaoule
Et passées les stridences,
Les bravos de la foule
Se noient dans le silence.
Alors, c’était un rêve
Pervers et triomphant,
Tous les morts se relèvent
Ce ne sont plus des enfants.
Ce sont des nains fardés,
Des singes grimés en gosses
Qui vous ricanent au nez
Et bavent sur votre Eros,
Puis les roulottes noires
Repartent au matin gris
Vers quelque champ de foire
Vers d’autres insomnies
Car vous ne faites que passer,
Beaux enfants de mensonge,
Et déjà vous dansez
Dans d’autres mauvais songes.
Dans les roulottes noires
Édifiant à minuit
Leur palais illusoire
Et puis au petit jour
Tel un troupeau de faons
Dans les rues et les cours
S’en viennent les enfants,
Des mômes de nulle part
Avec des mains tendues,
Le défi au regard
Pour quelques sous de plus.
Poudre d’or sur les cils
Et les lèvres garance
Beaux, crasseux et graciles,
Insolemment ils dansent,
Désir ou désespoir
Dans vos yeux ils ont lu,
Les anges du trottoir
Ne vous lâcheront plus.
Ils ont jaugé sans gêne
Vos risques et leurs périls
Et voilà qu’ils vous traînent
Tout au bout de la ville
Voici l’antique enceinte,
Elle ne tient plus debout,
Les vieilles toiles peintes
Frémissent dans la boue.
Mais dedans qu’il fait chaud!
Et peu importe l’antre
Si magique est le show
On se croit dans un ventre,
Au milieu de la piste
Par des licols tenus,
On exhibe au touriste
Les enfants presque nus.
Des vieilles pour une obole
Un peu plus les découvrent
Et détachent du licol
L’enfant qui s’offre et s’ouvre.
Dans la lumière orange
Ceux que l’on croit aimer
Vous attirent et vous changent
En un fauve affamé,
Bien sûr à la tendresse
On veut goûter encore,
On tente une caresse
Mais brusquement l’on mord
C’est un jeu, l’enfant rit,
Se débat sans comprendre
Puis fait don de sa vie
À qui vient de le prendre
Et l’on veut des lueurs
Dans ses yeux innocents
Alors, avec fureur,
On aime jusqu’au sang.
Oui mais faut qu’on dessaoule
Et passées les stridences,
Les bravos de la foule
Se noient dans le silence.
Alors, c’était un rêve
Pervers et triomphant,
Tous les morts se relèvent
Ce ne sont plus des enfants.
Ce sont des nains fardés,
Des singes grimés en gosses
Qui vous ricanent au nez
Et bavent sur votre Eros,
Puis les roulottes noires
Repartent au matin gris
Vers quelque champ de foire
Vers d’autres insomnies
Car vous ne faites que passer,
Beaux enfants de mensonge,
Et déjà vous dansez
Dans d’autres mauvais songes.