Les paroles de la chanson
« L'île (version de 1996) »
Michel Fugain
Il y a en Méditerranée une île belle comme un bijou antique dans un écrin d’azur.
Ancrée au large des côtes génoises, elle est facile à reconnaître, fière comme un poing levé, montrant du doigt pour l’éternité ceux qui l’ont fait souffrir.
Si vous avez la chance d’arriver par bateau, au soleil couchant, vous verrez d’abord une montagne cascadant vers la mer, dans un drapé rugueux d’un camaïeu de mauves, et vous saurez alors qu’une terre peut avoir un parfum, un parfum fort, sauvage, le parfum du maquis, que les hommes d’ici ont su préserver, par vigilance et par respect.
Ici le vent se déchire,
La mer se brise et respire
L’odeur du maquis, des forêts.
Ici les montagnes fières
N’ont laissé que quelques pierres
A la vigne et aux oliviers.
Ici un homme se sent vivant,
Ici un homme se sent plus grand,
Ici un homme a le temps,
Ici les mots semblent différents,
Ici la vie se vit autrement,
Se vit autrement,
Sur ce radeau, sur ce bateau,
Cette île au milieu de l’eau.
C’est une île où il fait toujours bleu.
Accrochés à la montagne, perchés sur des rochers comme des vigies qui scrutent l’horizon d’où, depuis la nuit des temps, sont venus tous les malheurs, les villages sont les derniers refuges de l’âme corse. Ici, tout homme est "paesanu", fait de la même pierre que ces églises polychromes où le roman le dispute au byzantin.
Ce pays de drame et de lumière ressemble au chant de ses bergers, qui évoquent les tourments d’ici-bas et dont le regard cherche encore une réponse dans le ciel infini.
Ici les gens sont silence
Et ne disent ce qu’ils pensent
Qu’à celui qui sait écouter.
Ici vit un peuple libre
Sa terre est son équilibre
Et rien ne pourra le troubler.
Ici la mémoire est un trésor,
Ici la parole vaut de l’or,
Ici on se parle encore.
Ici loin des villes et loin du bruit,
Ici je viendrai finir ma vie,
Finir ma vie,
Sur ce radeau, sur ce bateau,
Cette île au milieu de l’eau.
C’est une île comme il en reste peu.
Hé, paesanu!
Ici, le maître mot est le mot "respect", peut-être parce qu’ici on sait ce que veut dire "ne pas être respecté". Pourtant, en deux mille ans d’invasions plus terribles les unes que les autres, à tous les hymnes belliqueux imposés par les différents occupants, les Corses ont toujours préféré un chant majestueux et profond. Quand ils l’entendent, ils se lèvent et se découvrent. Écoutez-le, c’est un chant d’amour :
Dio vi salvi, Regina
E madre universale
Per cui favor si sale
Al paradisu
Ancrée au large des côtes génoises, elle est facile à reconnaître, fière comme un poing levé, montrant du doigt pour l’éternité ceux qui l’ont fait souffrir.
Si vous avez la chance d’arriver par bateau, au soleil couchant, vous verrez d’abord une montagne cascadant vers la mer, dans un drapé rugueux d’un camaïeu de mauves, et vous saurez alors qu’une terre peut avoir un parfum, un parfum fort, sauvage, le parfum du maquis, que les hommes d’ici ont su préserver, par vigilance et par respect.
Ici le vent se déchire,
La mer se brise et respire
L’odeur du maquis, des forêts.
Ici les montagnes fières
N’ont laissé que quelques pierres
A la vigne et aux oliviers.
Ici un homme se sent vivant,
Ici un homme se sent plus grand,
Ici un homme a le temps,
Ici les mots semblent différents,
Ici la vie se vit autrement,
Se vit autrement,
Sur ce radeau, sur ce bateau,
Cette île au milieu de l’eau.
C’est une île où il fait toujours bleu.
Accrochés à la montagne, perchés sur des rochers comme des vigies qui scrutent l’horizon d’où, depuis la nuit des temps, sont venus tous les malheurs, les villages sont les derniers refuges de l’âme corse. Ici, tout homme est "paesanu", fait de la même pierre que ces églises polychromes où le roman le dispute au byzantin.
Ce pays de drame et de lumière ressemble au chant de ses bergers, qui évoquent les tourments d’ici-bas et dont le regard cherche encore une réponse dans le ciel infini.
Ici les gens sont silence
Et ne disent ce qu’ils pensent
Qu’à celui qui sait écouter.
Ici vit un peuple libre
Sa terre est son équilibre
Et rien ne pourra le troubler.
Ici la mémoire est un trésor,
Ici la parole vaut de l’or,
Ici on se parle encore.
Ici loin des villes et loin du bruit,
Ici je viendrai finir ma vie,
Finir ma vie,
Sur ce radeau, sur ce bateau,
Cette île au milieu de l’eau.
C’est une île comme il en reste peu.
Hé, paesanu!
Ici, le maître mot est le mot "respect", peut-être parce qu’ici on sait ce que veut dire "ne pas être respecté". Pourtant, en deux mille ans d’invasions plus terribles les unes que les autres, à tous les hymnes belliqueux imposés par les différents occupants, les Corses ont toujours préféré un chant majestueux et profond. Quand ils l’entendent, ils se lèvent et se découvrent. Écoutez-le, c’est un chant d’amour :
Dio vi salvi, Regina
E madre universale
Per cui favor si sale
Al paradisu