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Les paroles de la chanson
« L'assassin est toujours le jardinier »
Frederik Mey

L’assassin est toujours le jardinier
Minuit sonne au château de Darkmoor,
Sir John lit la nécrologie.
On entend les hiboux dans la tour,
Les serviteurs sont de sortie.
Une porte grince et d’un seul bond
Une ombre s’élance sur Sir John,
Et Sir John défunte soudain stupéfait
En emportant son horrible secret :

L’assassin était le jardinier
Qui se réjouit d’un nouveau crime.
L’assassin est toujours le jardinier
Qui néglige lilas, bleuets et myosotis
Pour se trouver une victime.

Deuxième bureau, troisième étage,
Un ascenseur reste coincé.
L’agent secret est à la plage,
A Menton, en congé payé.
Mais en remontant la cage d’ascenseur,
Le mécanicien découvre avec frayeur
L’agent secret gisant dans un coin obscur
Au lieu de bronzer sur la Côte d’Azur.

L’assassin était le jardinier
Qui se réjouit d’un nouveau crime.
L’assassin est toujours le jardinier
Qui néglige lilas, bleuets et myosotis
Pour se trouver une victime.

L’autre soir, le gardien du phare
A été poussé dans le port.
On soupçonne le chef de gare,
Sa femme fréquentait le mort.
D’autre part, la patronne du «Sélect»
Avec ses gros pieds n’est pas moins suspecte,
Ainsi que son gendre qui louche et qui boit
Ou le marin anglais dont le frère est chinois.

L’assassin était le jardinier
Qui se réjouit d’un nouveau crime.
L’assassin est toujours le jardinier
Qui néglige lilas, bleuets et myosotis
Pour se trouver une victime.

L’héritier des biscuits Lemaître
Habite au vingt-deuxième étage.
Il dort sans fermer sa fenêtre,
On verra que c’est bien dommage.
Car un courant d’air vient gonfler les rideaux,
Un canon luisant se braque dans son dos.
La fenêtre est ouverte, mais la porte est fermée
Et les biscuits Lemaître n’ont plus d’héritier.

L’assassin était le jardinier
Qui se réjouit d’un nouveau crime.
L’assassin est toujours le jardinier
Qui néglige lilas, bleuets et myosotis
Pour se trouver une victime.

Un homme à la mine candide,
Vêtu d’un vieux tablier vert,
Prépare des insecticides
Au fond du jardin, dans sa serre.
Ensuite il aiguise en sifflotant
L’énorme sécateur taché de sang.
C’est en greffant ses roses qu’il s’est blessé hier
Et c’est là que l’étrangle une main meurtrière!

L’assassin était le cuisinier,
Et la morale de la ballade :
Il faut se méfier des cuisiniers,
Du beefsteak haché,
Des idées toutes faites,
De la morale et des préjugés.