Les paroles de la chanson
« L'amour meurt »
Léo Ferré
{Refrain:}
L’amour meurt
Comme meurent les fleurs
L’amour ment
Comme mentent les gens
L’amour va
Comme vont les rivières
On n’ sait pas
On ne sait rien sur Terre
Terrible! Terrible, vieux! Crois-moi, cette vie est... ah ah!
J’aurai inventé la vie morte de ces sociétés horribles et banalisées
La nuit, surtout. La nuit, c’est pas mal et ça force et ça gît!
C’est toujours quelque part entre peau et jactance
J’allais, la nuit, des fois, dans l’Autre imaginé. Super, vieux! Super!
Et des fois, ça n’était qu’imagé, bien sûr avec ma flamme tout autour qui l’enroulait
Et les parfums, les diadèmes, tout casqué de vison triangle comme une dame de la haute
Et l’orage qui s’en vient ou en écorce vive ou en écorchée vide sous la peau qui
Tremblait de vigilance et puis de sympathie et puis de peur étymologue.
La vraie peur, quoi! Terrible! Terrible!
{au Refrain}
La nuit, des fois, j’allais surprendre l’Autre dans des cafés profonds,
Déserts, sentant un peu la mer, quand elle ne sent pas trop, comme les femmes qui sentent
Tout juste ce qu’il faut et qui montent vers vous comme un outrage au macadam sur
Lequel tu posais tes problèmes et ta pisse, comme une oraison tiède aux caprices du vent,
Des fois que tu serais le dernier à fouler ce mac, ce mac, ce mac, ce macadam, tiens!
Ah lala, l’amour, ça n’ peut pas s’expliquer! Ho!
La nuit, des fois, j’allais surprendre l’Autre dans la rue Saint Denis,
Un très long time ago, très long, très long.
Ils cherchaient chaque fois la même boutique transbahutée par le désir
Et puis l’en-soi de la vergogne mal lotie. Cette boutique à vue de nez
Et à la mordre aussi, à m’y laisser morfondre et puis couler comme un sous-mar’
Dans ces eaux tristes, cette pute.
Et des fois, c’était beau et sinistre.
Elle s’écartait juste le temps de l’encarter, vieux! Ah!
{au Refrain}
Et plouf! Et plouf! Dans l’ minet, dans l’ pire et dans l’ glacé.
Dans l’ glacé sublime et qui glaçait ma lèvre. Il n’était de glacé que certaines gosses,
Tout allumées et toutes décharnées et toutes berlingotes avec le pire au bord
Des fentes par le besoin et par le flouze du chose. Et c’était bien là l’ malentendu,
Divin, bizarre, comme une châtaigne éventrée à l’automne et puis ce qu’il y avait
Autour de la lugubre envie.
Viens, viens, viens, viens vers moi.
Et pour moi, et dans moi, et pour toi, je t’ai, je t’ai, je t’ai,
Quoi, quoi, tu m’as? Tu m’as? Tu m’as? Tu crois?
Viens, viens, viens, viens, viens que j’ te fasse venir
Viens que j’ te fasse venir!
Que j’ te fasse venir! Que j’ te fasse venir!
{au Refrain}
Elle m’énervait, celle-là qui disait "Viens!" au grand chahut, quand ça va fondre.
Tourne, donne et puis flanche. Pars, brise, tape et fuis!
Et puis, ce n’est pas moi qui lui avait appris à dire "Viens, viens!"
Les mots des autres, ça m’ dérange quand ils sont invalides
Tourne, donne et puis flanche et puis fuis, fuis, fuis, fuis, mon amour.
Tu sais fuir, comme un tuyau de l’entre-rêve.
Ça fait un d’ ces bruits dans l’imaginaire, à t’en donner pour ton argent,
Pour ton spectacle, à cette éternité-seconde qui n’avait rien pourtant de relatif.
Le lavabo d’hier et celui de demain et ceux de dans dix siècles.
Qu’est-ce que j’ pouvais m’imaginer les lavabos particuliers de ces souris visqueuses?
Halalalala, cette fille, vieux! Ha lala, cette fille, vieux! Super, génial, terrible!
{au Refrain}
Dans ta boutique, je mets à la voile, au jardin, au bordel adoré de tes yeux en boutique!
Dans ta conscience je coule comme un hasard superbe et riche dans cette rue passante.
Ha, prends-en donc de mon moi, du profond, comme dans l’ Pacifique, là où les mecs
Ne peuvent pas sous-mariner. Dans ma boutique des poissons abstraits avec les
Baleines bleues. Tu connais? Et les filles, elles sont pas bleues, crois-moi.
Et puis elles causent pas à quatre mille bornes de distance, elles causent avec leur
Transistor à ailettes, des fois qu’elles pourraient s’envoler, tiens!
Et celle-là, Sébasto en trente-six, qu’était pas bleue, non, qu’était noire en dessous
Avec cette plage entre le haut des bas noirs aussi et son delta, noir encore comme
Les sourires mouillés d’Harlem en Afrique USA, en Afrique USA. Terrible, vieux, terrible!
L’amour meurt
Comme meurent les fleurs
L’amour ment
Comme mentent les gens
L’amour va
Comme va la lumière
On n’ sait pas
On ne sait rien sur Terre
La lumière, ta lumière, ma lumière! Elle ne vient pas des étoiles. Oh oui, peut-être
Un peu quand même, de ces étoiles qui nous arrivent avec un retard de grève et d’insouciance
Qui me les fait amies et fraternelles, pourquoi pas? Ma lumière de toi que j’ai dans moi,
Que tu as dans toi. Tu sais, je pense à tout, à toi, à tes dessous de foutre et
De l’attente qui te les fait brillants, polis, sûr de moi, je t’aime, je t’aime!
J’imagine que tu n’es que perdue pour un temps, ce temps qui nous soumet à la parure,
Au désordre des autres, à l’anarchie et à l’amour aussi.
Je t’arrime à moi comme un navire fatigué de ces gros temps et d’Atlantique, enfin.
Y en a marre de cet océan de rêve et pourtant, quand je t’emmènerai, tu viendras, je sais.
Je n’ t’emmène pas et tu me viens quand même. Je suis immense pour toi.
Vraiment, un vieux mec de trois jours et de dix mille ans vieux!
{au Refrain}
Te lave pas, t’es pure assez, je vous envoie mon avenir. Passe dans la rue à Paris,
A Rome, à Varsovie. Regarde-toi dans la vitrine du plaisir, tu m’y verras,
Comme un chien gardien, comme un ange, tout mauve. De ce carême imposé,
J’en ai marre, des fois. Et toi?
Et moi? Je te ferai un jour un enfant du malheur qui règlera la circulation prochaine
De ce siècle mourant et défait et souriant aussi. Quand il t’ouvre, ouvre-toi!
Et je te rentre enfin après tout ce temps perdu, et gagné aussi sur le moins
Et sur le négatif. Nous vivons tous les deux dans le moins et personne ne le sait.
Je suis ton capitaine et c’est moi qui te coule, the mec! The mec!
L’amour meurt, tu crois, comme meurent les fleurs? Tu crois?
L’amour ment, tu crois, comme mentent les gens?
L’amour va, l’amour va comme vont les rivières
L’amour va comme vont les rivières
On n’ sait pas, on n’ sait pas, on n’ sait pas,
On n’ sait pas, on n’ sait rien, on ne sait rien sur Terre...
Nous vivons tous les deux dans le moins et personne ne le sait
L’amour vit, va, ouvre-toi et je l’ ferai vivre et tant qu’il vivra, bien sûr.
The mec, the mec!
L’amour meurt. J’en sais rien. Qu’est-ce qu’ tu veux qu’ ça m’ foute!
L’amour meurt. J’en sais rien, J’en sais rien.
L’amour meurt
Comme meurent les fleurs
L’amour ment
Comme mentent les gens
L’amour va
Comme vont les rivières
On n’ sait pas
On ne sait rien sur Terre
Terrible! Terrible, vieux! Crois-moi, cette vie est... ah ah!
J’aurai inventé la vie morte de ces sociétés horribles et banalisées
La nuit, surtout. La nuit, c’est pas mal et ça force et ça gît!
C’est toujours quelque part entre peau et jactance
J’allais, la nuit, des fois, dans l’Autre imaginé. Super, vieux! Super!
Et des fois, ça n’était qu’imagé, bien sûr avec ma flamme tout autour qui l’enroulait
Et les parfums, les diadèmes, tout casqué de vison triangle comme une dame de la haute
Et l’orage qui s’en vient ou en écorce vive ou en écorchée vide sous la peau qui
Tremblait de vigilance et puis de sympathie et puis de peur étymologue.
La vraie peur, quoi! Terrible! Terrible!
{au Refrain}
La nuit, des fois, j’allais surprendre l’Autre dans des cafés profonds,
Déserts, sentant un peu la mer, quand elle ne sent pas trop, comme les femmes qui sentent
Tout juste ce qu’il faut et qui montent vers vous comme un outrage au macadam sur
Lequel tu posais tes problèmes et ta pisse, comme une oraison tiède aux caprices du vent,
Des fois que tu serais le dernier à fouler ce mac, ce mac, ce mac, ce macadam, tiens!
Ah lala, l’amour, ça n’ peut pas s’expliquer! Ho!
La nuit, des fois, j’allais surprendre l’Autre dans la rue Saint Denis,
Un très long time ago, très long, très long.
Ils cherchaient chaque fois la même boutique transbahutée par le désir
Et puis l’en-soi de la vergogne mal lotie. Cette boutique à vue de nez
Et à la mordre aussi, à m’y laisser morfondre et puis couler comme un sous-mar’
Dans ces eaux tristes, cette pute.
Et des fois, c’était beau et sinistre.
Elle s’écartait juste le temps de l’encarter, vieux! Ah!
{au Refrain}
Et plouf! Et plouf! Dans l’ minet, dans l’ pire et dans l’ glacé.
Dans l’ glacé sublime et qui glaçait ma lèvre. Il n’était de glacé que certaines gosses,
Tout allumées et toutes décharnées et toutes berlingotes avec le pire au bord
Des fentes par le besoin et par le flouze du chose. Et c’était bien là l’ malentendu,
Divin, bizarre, comme une châtaigne éventrée à l’automne et puis ce qu’il y avait
Autour de la lugubre envie.
Viens, viens, viens, viens vers moi.
Et pour moi, et dans moi, et pour toi, je t’ai, je t’ai, je t’ai,
Quoi, quoi, tu m’as? Tu m’as? Tu m’as? Tu crois?
Viens, viens, viens, viens, viens que j’ te fasse venir
Viens que j’ te fasse venir!
Que j’ te fasse venir! Que j’ te fasse venir!
{au Refrain}
Elle m’énervait, celle-là qui disait "Viens!" au grand chahut, quand ça va fondre.
Tourne, donne et puis flanche. Pars, brise, tape et fuis!
Et puis, ce n’est pas moi qui lui avait appris à dire "Viens, viens!"
Les mots des autres, ça m’ dérange quand ils sont invalides
Tourne, donne et puis flanche et puis fuis, fuis, fuis, fuis, mon amour.
Tu sais fuir, comme un tuyau de l’entre-rêve.
Ça fait un d’ ces bruits dans l’imaginaire, à t’en donner pour ton argent,
Pour ton spectacle, à cette éternité-seconde qui n’avait rien pourtant de relatif.
Le lavabo d’hier et celui de demain et ceux de dans dix siècles.
Qu’est-ce que j’ pouvais m’imaginer les lavabos particuliers de ces souris visqueuses?
Halalalala, cette fille, vieux! Ha lala, cette fille, vieux! Super, génial, terrible!
{au Refrain}
Dans ta boutique, je mets à la voile, au jardin, au bordel adoré de tes yeux en boutique!
Dans ta conscience je coule comme un hasard superbe et riche dans cette rue passante.
Ha, prends-en donc de mon moi, du profond, comme dans l’ Pacifique, là où les mecs
Ne peuvent pas sous-mariner. Dans ma boutique des poissons abstraits avec les
Baleines bleues. Tu connais? Et les filles, elles sont pas bleues, crois-moi.
Et puis elles causent pas à quatre mille bornes de distance, elles causent avec leur
Transistor à ailettes, des fois qu’elles pourraient s’envoler, tiens!
Et celle-là, Sébasto en trente-six, qu’était pas bleue, non, qu’était noire en dessous
Avec cette plage entre le haut des bas noirs aussi et son delta, noir encore comme
Les sourires mouillés d’Harlem en Afrique USA, en Afrique USA. Terrible, vieux, terrible!
L’amour meurt
Comme meurent les fleurs
L’amour ment
Comme mentent les gens
L’amour va
Comme va la lumière
On n’ sait pas
On ne sait rien sur Terre
La lumière, ta lumière, ma lumière! Elle ne vient pas des étoiles. Oh oui, peut-être
Un peu quand même, de ces étoiles qui nous arrivent avec un retard de grève et d’insouciance
Qui me les fait amies et fraternelles, pourquoi pas? Ma lumière de toi que j’ai dans moi,
Que tu as dans toi. Tu sais, je pense à tout, à toi, à tes dessous de foutre et
De l’attente qui te les fait brillants, polis, sûr de moi, je t’aime, je t’aime!
J’imagine que tu n’es que perdue pour un temps, ce temps qui nous soumet à la parure,
Au désordre des autres, à l’anarchie et à l’amour aussi.
Je t’arrime à moi comme un navire fatigué de ces gros temps et d’Atlantique, enfin.
Y en a marre de cet océan de rêve et pourtant, quand je t’emmènerai, tu viendras, je sais.
Je n’ t’emmène pas et tu me viens quand même. Je suis immense pour toi.
Vraiment, un vieux mec de trois jours et de dix mille ans vieux!
{au Refrain}
Te lave pas, t’es pure assez, je vous envoie mon avenir. Passe dans la rue à Paris,
A Rome, à Varsovie. Regarde-toi dans la vitrine du plaisir, tu m’y verras,
Comme un chien gardien, comme un ange, tout mauve. De ce carême imposé,
J’en ai marre, des fois. Et toi?
Et moi? Je te ferai un jour un enfant du malheur qui règlera la circulation prochaine
De ce siècle mourant et défait et souriant aussi. Quand il t’ouvre, ouvre-toi!
Et je te rentre enfin après tout ce temps perdu, et gagné aussi sur le moins
Et sur le négatif. Nous vivons tous les deux dans le moins et personne ne le sait.
Je suis ton capitaine et c’est moi qui te coule, the mec! The mec!
L’amour meurt, tu crois, comme meurent les fleurs? Tu crois?
L’amour ment, tu crois, comme mentent les gens?
L’amour va, l’amour va comme vont les rivières
L’amour va comme vont les rivières
On n’ sait pas, on n’ sait pas, on n’ sait pas,
On n’ sait pas, on n’ sait rien, on ne sait rien sur Terre...
Nous vivons tous les deux dans le moins et personne ne le sait
L’amour vit, va, ouvre-toi et je l’ ferai vivre et tant qu’il vivra, bien sûr.
The mec, the mec!
L’amour meurt. J’en sais rien. Qu’est-ce qu’ tu veux qu’ ça m’ foute!
L’amour meurt. J’en sais rien, J’en sais rien.