Les paroles de la chanson
« J'apprends le métier »
Benoît Dorémus
Excusez-moi! Excusez-moi! Excusez-moi!
J’ai dû sortir
Pour aller gerber
J’ai eu une vision d’avenir
Et ça m’a plombé
Je me suis vu, comment dire,
Merdeux et salarié
J’ai vu à quoi ma vie
Pourrait bien ressembler
J’ai vu le bureau d’un chef
La machine à café
Les réunions, les bénefs
Et l’air climatisé
Une vie sans relief
Directement reliée
A la mort
Enfin bref
Une vie à gerber
Y avait plus le héros
De mes rêves de gamin
Adesiras Benito
Le chanteur écrivain
Y avait plus qu’un blaireau
Sage au milieu des siens
Les collègues de bureau
J’ai gerbé comme un chien
J’vais cramer mon CV
Et garder que mes textes
Je vais signer d’un B
Avec accent circonflexe
Des mots exacerbés
Pour Léo, pour Alex
Le reste me fait gerber
Je veux garder ce réflexe
J’ai franchement pas dans l’idée
De me rendre malade à crever
Me retrouver à faire
Comme le padre, un métier
Que j’peux pas encadrer
J’envisage avec l’âge
D’ouvrir la cage au passage
Au p’tit con pas sage
Qu’en fait j’ai toujours été
Et sur lequel j’ai jamais eu le contrôle
Y a qu’à voir le boxon dans ma piaule
Dis Léo, j’me demande
Si tu prends pas un risque
A m’aimer, à me défendre
Avant mon premier disque
Toi, tu me vois légende
C’est un peu optimiste
Chérie, si je viande
J’ai peur qu’tu sois triste
Il se peut, ma Léo,
Que j’arrive à que dalle
Que je tombe KO
Sous les premières balles
Que tu tombes de haut
Sur ma pierre tombale
Adesias Benito
Mort trop tôt
L’idéal, ce serait, tu t’en doutes,
Que mes mots touchent quelqu’un
A part toi qui m’écoutes
Et deux ou trois copains
Ce serait compte-gouttes
Et puis qu’on m’aime bien
Rien que ça et j’ajoute
Qu’on me trouve beau
Hein! Quoi? Je rêve un peu! Faut pas?
Et je fais quoi à la place?
Je fais comme eux! C’est ça?
Une petite vie sans traces
Mais je pourrais plus marcher droit
Ni te sourire en face
Léo, écoute-moi
Tu sais ce qu’il faut que j’fasse!
J’ai franchement pas dans l’idée
De me rendre malade à crever
Me retrouver à faire
Comme le padre, un métier
Que j’peux pas encadrer
J’envisage avec l’âge
D’ouvrir la cage au passage
Au p’tit con pas sage
Qu’en fait j’ai toujours été
Y a dix mille kilos de pression
Sur mes petites épaules
Rien qu’un en moins, rien qu’un,
Ce serait pas drôle
Il m’a fallu du temps
Pour expliquer aux vieux
Qu’y m’ont mis dans le sang de l’encre
Et c’est tant mieux
Je peux plus vivre sans
Ou alors malheureux
Ils ont compris maintenant
Faut que j’y arrive, nom de Dieu,
Regardez bien je deviens
Un putain de chanteur
Une saloperie d’écrivain
Et mon propre employeur
En baver? Faudra bien!
Mais ça m’fait même pas peur
Moins que le quotidien
Qu’on me propose ailleurs
J’emmerde comme il se doit
Les donneurs de conseils
Du style "Petit, crois-moi,
Je suis un vieux de la vieille
Il faut faire ci, dire ça
Si tu veux que ça paie"
Et je lève bien haut mon doigt
A tous ceux qui essaient
Et à ceux qu’essaieront
De faire dévier ma route
J’écoute les cons
Et les autres dans le doute
Tout seul, c’est peut-être plus long
Mais je sais ce que ça coûte
Je sais ce que ça me coûte
Et c’est un chèque à mon nom
J’ai franchement pas dans l’idée
De me rendre malade à crever
Me retrouver à faire
Comme le padre, un métier
Que j’peux pas encadrer
J’envisage avec l’âge
D’ouvrir la cage au passage
Au p’tit con pas sage
Qu’en fait j’ai toujours été
On n’est pas si nombreux
A avoir la gaule
On peut baiser la vie à tour de rôle
Je me défroque, en quelque sorte,
Devant des types qui m’écoutent à moitié
Petites chansons, petits concerts
Petit à petit, j’apprends le métier
J’ai dû sortir
Pour aller gerber
J’ai eu une vision d’avenir
Et ça m’a plombé
Je me suis vu, comment dire,
Merdeux et salarié
J’ai vu à quoi ma vie
Pourrait bien ressembler
J’ai vu le bureau d’un chef
La machine à café
Les réunions, les bénefs
Et l’air climatisé
Une vie sans relief
Directement reliée
A la mort
Enfin bref
Une vie à gerber
Y avait plus le héros
De mes rêves de gamin
Adesiras Benito
Le chanteur écrivain
Y avait plus qu’un blaireau
Sage au milieu des siens
Les collègues de bureau
J’ai gerbé comme un chien
J’vais cramer mon CV
Et garder que mes textes
Je vais signer d’un B
Avec accent circonflexe
Des mots exacerbés
Pour Léo, pour Alex
Le reste me fait gerber
Je veux garder ce réflexe
J’ai franchement pas dans l’idée
De me rendre malade à crever
Me retrouver à faire
Comme le padre, un métier
Que j’peux pas encadrer
J’envisage avec l’âge
D’ouvrir la cage au passage
Au p’tit con pas sage
Qu’en fait j’ai toujours été
Et sur lequel j’ai jamais eu le contrôle
Y a qu’à voir le boxon dans ma piaule
Dis Léo, j’me demande
Si tu prends pas un risque
A m’aimer, à me défendre
Avant mon premier disque
Toi, tu me vois légende
C’est un peu optimiste
Chérie, si je viande
J’ai peur qu’tu sois triste
Il se peut, ma Léo,
Que j’arrive à que dalle
Que je tombe KO
Sous les premières balles
Que tu tombes de haut
Sur ma pierre tombale
Adesias Benito
Mort trop tôt
L’idéal, ce serait, tu t’en doutes,
Que mes mots touchent quelqu’un
A part toi qui m’écoutes
Et deux ou trois copains
Ce serait compte-gouttes
Et puis qu’on m’aime bien
Rien que ça et j’ajoute
Qu’on me trouve beau
Hein! Quoi? Je rêve un peu! Faut pas?
Et je fais quoi à la place?
Je fais comme eux! C’est ça?
Une petite vie sans traces
Mais je pourrais plus marcher droit
Ni te sourire en face
Léo, écoute-moi
Tu sais ce qu’il faut que j’fasse!
J’ai franchement pas dans l’idée
De me rendre malade à crever
Me retrouver à faire
Comme le padre, un métier
Que j’peux pas encadrer
J’envisage avec l’âge
D’ouvrir la cage au passage
Au p’tit con pas sage
Qu’en fait j’ai toujours été
Y a dix mille kilos de pression
Sur mes petites épaules
Rien qu’un en moins, rien qu’un,
Ce serait pas drôle
Il m’a fallu du temps
Pour expliquer aux vieux
Qu’y m’ont mis dans le sang de l’encre
Et c’est tant mieux
Je peux plus vivre sans
Ou alors malheureux
Ils ont compris maintenant
Faut que j’y arrive, nom de Dieu,
Regardez bien je deviens
Un putain de chanteur
Une saloperie d’écrivain
Et mon propre employeur
En baver? Faudra bien!
Mais ça m’fait même pas peur
Moins que le quotidien
Qu’on me propose ailleurs
J’emmerde comme il se doit
Les donneurs de conseils
Du style "Petit, crois-moi,
Je suis un vieux de la vieille
Il faut faire ci, dire ça
Si tu veux que ça paie"
Et je lève bien haut mon doigt
A tous ceux qui essaient
Et à ceux qu’essaieront
De faire dévier ma route
J’écoute les cons
Et les autres dans le doute
Tout seul, c’est peut-être plus long
Mais je sais ce que ça coûte
Je sais ce que ça me coûte
Et c’est un chèque à mon nom
J’ai franchement pas dans l’idée
De me rendre malade à crever
Me retrouver à faire
Comme le padre, un métier
Que j’peux pas encadrer
J’envisage avec l’âge
D’ouvrir la cage au passage
Au p’tit con pas sage
Qu’en fait j’ai toujours été
On n’est pas si nombreux
A avoir la gaule
On peut baiser la vie à tour de rôle
Je me défroque, en quelque sorte,
Devant des types qui m’écoutent à moitié
Petites chansons, petits concerts
Petit à petit, j’apprends le métier