Les paroles de la chanson
« En douce »
Arletty
Y a des enfants
Qui, dès en naissant,
Font les intéressants
Pour ces seigneurs
Il faut un docteur
Une nurse, un précepteur
Quand on les prend
C’est avec des gants
Si on leur colle une bise
Avant faut qu’on se stérilise
Moi, quand j’ai mis l’ nez ici-bas
Je n’ai pas causé tout c’ branle-bas!
J’ai fait ça en douce
Je suis v’nue je n’ sais pas comment
Vas-y comme j’ te pousse
Et j’ai même pas connu d’ maman
J’ai grandi, malgré les gnons,
Comme un champignon
J’ai pas été en pension
Faire mon instruction
J’ai fait ça en douce
Et j’ai eu qu’un seul professeur
Tout c’ qu’ y a d’ maousse
C’est un ancien cambrioleur
Je sais comme on chipe un pain
Quand, d’puis trois jours, on a faim
Et comment, pris par la Rousse,
On se manie l’ train en douce
Y a des poules qui
Font des tas d’ chichis
Quand elles se marient
Elles s’ collent en blanc
Elles publient des bans,
Elles invitent l’arrière-ban
Il y a un lunch,
On bouffe et on guinche
Enfin, toute la France
Sait qu’elles vont perdre leur innocence
Quand j’ me suis donnée à mon homme
Y avait pas d’ cloches, ni d’harmonium
J’ai fait ça en douce
Sans toutes ces complications
En pleine cambrousse
Derrière les fortifications,
Pour perdre ma fleur d’oranger
J’ai pas dérangé
Le maire, le suisse, le bedeau
Et des tas d’ badauds!
J’ai fait ça en douce
Et j’ai connu sur le gazon
La grande secousse
Et le fameux petit frisson
Et lorsque j’ai chaviré
J’ai rien dit, rien soupiré
Mais j’ai caché ma frimousse
Afin de pleurer en douce
Y a des piqués
Qui, une fois claqués,
Font encore du chiqué
Quand ils s’en vont,
Aux quatre coins, ils ont
Des plumeaux, des cordons!
Plus y a d’ gens
Plus ils sont contents
Ils sont fiers quand ils meurent
D’arrêter les tramways, deux heures
Moi, pour pas qu’ mon inhumation
Entrave la circulation
Je f’rai ça en douce
Et sans envoyer de faire-part
Pourquoi faire d’ la mousse
Et des tas d’ chichis quand on part?
J’ n’ai pas besoin de bagnoles
De monsieur Borniol,
Ni de toute sa ferblanterie
J’ veux pas qu’on m’ charrie!
Je f’rai ça en douce
Je n’ veux pas, pour porter mon deuil,
Que l’on mette des housses
Aux pauv’ chevaux ni aux fauteuils
Pas besoin d’ bouquets ruineux,
Dans mon p’tit coin, j’aime mieux
Voir sortir, quand l’printemps pousse,
Une fleur ou deux en douce
Qui, dès en naissant,
Font les intéressants
Pour ces seigneurs
Il faut un docteur
Une nurse, un précepteur
Quand on les prend
C’est avec des gants
Si on leur colle une bise
Avant faut qu’on se stérilise
Moi, quand j’ai mis l’ nez ici-bas
Je n’ai pas causé tout c’ branle-bas!
J’ai fait ça en douce
Je suis v’nue je n’ sais pas comment
Vas-y comme j’ te pousse
Et j’ai même pas connu d’ maman
J’ai grandi, malgré les gnons,
Comme un champignon
J’ai pas été en pension
Faire mon instruction
J’ai fait ça en douce
Et j’ai eu qu’un seul professeur
Tout c’ qu’ y a d’ maousse
C’est un ancien cambrioleur
Je sais comme on chipe un pain
Quand, d’puis trois jours, on a faim
Et comment, pris par la Rousse,
On se manie l’ train en douce
Y a des poules qui
Font des tas d’ chichis
Quand elles se marient
Elles s’ collent en blanc
Elles publient des bans,
Elles invitent l’arrière-ban
Il y a un lunch,
On bouffe et on guinche
Enfin, toute la France
Sait qu’elles vont perdre leur innocence
Quand j’ me suis donnée à mon homme
Y avait pas d’ cloches, ni d’harmonium
J’ai fait ça en douce
Sans toutes ces complications
En pleine cambrousse
Derrière les fortifications,
Pour perdre ma fleur d’oranger
J’ai pas dérangé
Le maire, le suisse, le bedeau
Et des tas d’ badauds!
J’ai fait ça en douce
Et j’ai connu sur le gazon
La grande secousse
Et le fameux petit frisson
Et lorsque j’ai chaviré
J’ai rien dit, rien soupiré
Mais j’ai caché ma frimousse
Afin de pleurer en douce
Y a des piqués
Qui, une fois claqués,
Font encore du chiqué
Quand ils s’en vont,
Aux quatre coins, ils ont
Des plumeaux, des cordons!
Plus y a d’ gens
Plus ils sont contents
Ils sont fiers quand ils meurent
D’arrêter les tramways, deux heures
Moi, pour pas qu’ mon inhumation
Entrave la circulation
Je f’rai ça en douce
Et sans envoyer de faire-part
Pourquoi faire d’ la mousse
Et des tas d’ chichis quand on part?
J’ n’ai pas besoin de bagnoles
De monsieur Borniol,
Ni de toute sa ferblanterie
J’ veux pas qu’on m’ charrie!
Je f’rai ça en douce
Je n’ veux pas, pour porter mon deuil,
Que l’on mette des housses
Aux pauv’ chevaux ni aux fauteuils
Pas besoin d’ bouquets ruineux,
Dans mon p’tit coin, j’aime mieux
Voir sortir, quand l’printemps pousse,
Une fleur ou deux en douce