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Les paroles de la chanson
« Elle va, elle court »
Aline Dhavré

Elle va, elle court, elle est belle
Blonde comme une pluie du Nord
L’oeil lumineux comme la perle
L’eau pâle d’une opale d’or
Elle est à l’âge où de l’enfance
On voudrait percer les secrets
Enfermés dans la boîte orange
Avec les billes et les craies
Entre deux âges, entre deux mondes
Entre les dauphins, les noyés
Elle nage dans les pénombres
Mais rêve d’ailes et de voler

Elle va, elle court, elle chante
Ses chagrins en robe d’été
Et c’est beau comme l’espérance
La voix du ruisseau dans le pré
C’est une femme en ses trente ans
Qui marche dans la plaine aride
Les anciens sont partis devant
Il faut semer sous un ciel vide
Il faut se nourrir en marchant
Courir le monde et ses dérives
Tracer sa piste sous le vent
Lâcher ses chevaux et ses brides

Je vois le jour où dans un rire
Elle éveillera les coteaux
De mots, de chansons, de musique
Qui l’habillent, qui sont un château
Bâti lentement brique à brique
Comme nos vies de gouttes d’eau
Ou l’océan qui se fabrique
Calmement de tous ses ruisseaux
Je vois le jour où ses brûlures
Allumeront des feux sacrés
Des braseros le long des rues
Pour les perdues, les égarées

Car elle dit la colère de l’ange
De l’enfant aux plumes froissées
La soif qui la pousse à l’errance
Aux révoltes d’éternité
Car si, tout au bout de nos routes,
Il n’y a pas de vérité
C’est tout au bout, quoi qu’il en coûte,
Qu’on trouve son cœur rassemblé
Car si, tout au bout de nos doutes,
Il n’y a pas de vérité
C’est tout au bout, quoi qu’il en coûte,
Qu’on trouve son cœur rassemblé