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Les paroles de la chanson
« Ebauche n°2 »
Saez

Avons-nous donc commis une action étrange?
Explique si tu peux mon trouble et mon effroi
Je frissonne de peur quand tu me dis mon ange
Et cependant je sens ma bouche aller vers toi

Ne me regardes pas ainsi, toi ma pensée
Toi que j’aime à jamais, ma sœur d’élection
Quand même tu serais une embûche dressée
Et le commencement de ma perdition
Quand même tu serais une embûche dressée
Et le commencement de ma perdition

Qui donc devant l’amour ose parler d’enfer?
Maudit soit à jamais le rêveur inutile
Qui voulu le premier dans sa stupidité
S’éprenant d’un problème insoluble et stérile
Aux choses de l’amour mêlé l’honnêteté

Celui qui veut unir dans un accord mystique
L’ombre avec la chaleur, la nuit avec le jour
Ne chauffera jamais son corps paralytique
A ce rouge soleil que l’on nomme l’amour

On ne peut ici pas contenter qu’un seul maître
Mais l’enfant épenchant une immense douleur
Cria soudain : « Je sens s’élargir tout mon être,
Un abîme béant, cet abîme est mon cœur »

Brûlant comme un volcan, profond comme le vide
Rien ne rassasiera ce monstre gémissant
Et ne rafraîchira la soif de l’Euménide
Qui la torche à la main, le brûle jusqu’au sang

Que nos rideaux fermés nous séparent du monde
Et que la lassitude amène le repos
Je veux m’anéantir dans ta gorge profonde
Et trouver sur ton sein la fraîcheur des tombeaux

Oh
Descendez, descendez lamentables victimes
Descendez les chemins de l’enfer éternel
Plongez au plus profond du gouffre, où tous les crimes
Flagellés par un vent qui ne vient pas du ciel

Jamais un rayon frais n’éclaira vos cavernes;
Par les fentes des murs des miasmes fiévreux
Filtrent en s’enflammant ainsi que des lanternes
Et pénètrent vos corps de leurs parfums affreux

Traites du destins, venez, oh venez
Et crier l’infini emporté d’horreurs

Oh, oh, oh x2

Hyppolite cher cœur, que dis tu de ces choses?
Comprends-tu maintenant qu’il ne faut pas offrir
L’holocauste sacré de tes premières roses
Aux souffles violents qui pourraient les flétrir?

Hyppolite, oh ma sœur, tournes donc ton visage
Et toi, mon âme et mon cœur et mon tout et ma moitié,

Tournes vers moi tes yeux plein d’azur et d’étoiles
Pour un de ces regards, charmant, beau ou divin
Des plaisirs plus obscurs, je lèverai les voiles
Et je t’endormirai dans un rêve sans fin.