Les paroles de la chanson
« Dollar »
Michel Bühler
De l’autre côté de l’Atlantique
Dans la fabuleuse Amérique
Brillait d’un éclat fantastique
Le dollar
Il f’sait rêver les gueux en loques
Les marchands d’soupe et les loufoques
Dont le cerveau bat la breloque
Le dollar
Et par milliers, d’la vieille Europe
Quittant sa ferme ou son échoppe
Ou les bas quartiers interlopes
On part, ayant vendu jusqu’à sa ch’mise
On met l’cap sur la terre promise
Pour voir le dieu dans son église
Le dieu Dollar!
Mais déjà dans la brume
Du matin blafard
Ce soleil qui s’allume
C’est un gros dollar!
Il éclaire le monde
De son feu criard
Et les hommes à la ronde
L’adorent sans retard
On ne perd pas l’nord, vous pensez,
Juste le temps de s’élancer
De s’installer, d’ensemencer
Ca part!
On joue, on gagne, on perd, on triche
Pétrole, chaussettes, terrains en friche
Tout s’achète, tout s’vend, on d’vient riche
Dollar!
On met des vieux pneus en conserve
Et même, afin que rien n’se perde,
On fait d’l’alcool avec d’la merde
Dollar!
Jusqu’au bon Dieu qu’on mobilise
Et qu’on débite dans chaque église
Aux enchères comme une marchandise
A coups d’dollars!
Mais sur la ville ardente
Dans le ciel blafard
Cette figure démente
C’est le dieu Dollar!
Pas besoin de réclame
Pas besoin d’efforts
Il gagne toutes les âmes
Parce qu’il est en or
Autos, phonos, radios, machines,
Trucs chimiques pour faire la cuisine
Chaque maison est une usine
Standard
A l’aube dans une Ford de série
On va vendre son épicerie
Et l’soir on retrouve sa chérie
Standard
Alors on fait tourner des disques
On s’abrutit sans danger puisque
On est assuré contre tous risques
Veinard!
La vie qui tourne comme une roue
Vous éclabousse et vous secoue
Il aime vous rouler dans la boue
Le dieu Dollar
Quand la nuit sur la ville
Pose son manteau noir
Dans le ciel immobile
Veille le dieu Dollar
Il hante tous les rêves
Des fous d’ici-bas
Et quand le jour se lève
Il est encor là!
On d’vient marteau, dans leur folie
Les hommes n’ont plus qu’une seule envie
Un suprême désir dans la vie :
De l’or!
S’ils s’écoutaient, par tout le monde
On en sèmerait à la ronde
Au fond de la terre profonde
Encor!
On en nourrirait sans relâche
Les chèvres, les brebis, même les vaches
Afin qu’au lieu de lait elles crachent
De l’or!
De l’or partout, de l’or liquide
De l’or en gaz, de l’or solide
Plein les cerveaux et plein les bides
Encor! Encor!
Mais sous un ciel de cendre
Vous verrez un soir
Le dieu Dollar descendre
Du haut d’son perchoir
Et devant ses machines
Sans comprendre encor
L’homme crever de famine
Sous des montagnes d’or!
Dans la fabuleuse Amérique
Brillait d’un éclat fantastique
Le dollar
Il f’sait rêver les gueux en loques
Les marchands d’soupe et les loufoques
Dont le cerveau bat la breloque
Le dollar
Et par milliers, d’la vieille Europe
Quittant sa ferme ou son échoppe
Ou les bas quartiers interlopes
On part, ayant vendu jusqu’à sa ch’mise
On met l’cap sur la terre promise
Pour voir le dieu dans son église
Le dieu Dollar!
Mais déjà dans la brume
Du matin blafard
Ce soleil qui s’allume
C’est un gros dollar!
Il éclaire le monde
De son feu criard
Et les hommes à la ronde
L’adorent sans retard
On ne perd pas l’nord, vous pensez,
Juste le temps de s’élancer
De s’installer, d’ensemencer
Ca part!
On joue, on gagne, on perd, on triche
Pétrole, chaussettes, terrains en friche
Tout s’achète, tout s’vend, on d’vient riche
Dollar!
On met des vieux pneus en conserve
Et même, afin que rien n’se perde,
On fait d’l’alcool avec d’la merde
Dollar!
Jusqu’au bon Dieu qu’on mobilise
Et qu’on débite dans chaque église
Aux enchères comme une marchandise
A coups d’dollars!
Mais sur la ville ardente
Dans le ciel blafard
Cette figure démente
C’est le dieu Dollar!
Pas besoin de réclame
Pas besoin d’efforts
Il gagne toutes les âmes
Parce qu’il est en or
Autos, phonos, radios, machines,
Trucs chimiques pour faire la cuisine
Chaque maison est une usine
Standard
A l’aube dans une Ford de série
On va vendre son épicerie
Et l’soir on retrouve sa chérie
Standard
Alors on fait tourner des disques
On s’abrutit sans danger puisque
On est assuré contre tous risques
Veinard!
La vie qui tourne comme une roue
Vous éclabousse et vous secoue
Il aime vous rouler dans la boue
Le dieu Dollar
Quand la nuit sur la ville
Pose son manteau noir
Dans le ciel immobile
Veille le dieu Dollar
Il hante tous les rêves
Des fous d’ici-bas
Et quand le jour se lève
Il est encor là!
On d’vient marteau, dans leur folie
Les hommes n’ont plus qu’une seule envie
Un suprême désir dans la vie :
De l’or!
S’ils s’écoutaient, par tout le monde
On en sèmerait à la ronde
Au fond de la terre profonde
Encor!
On en nourrirait sans relâche
Les chèvres, les brebis, même les vaches
Afin qu’au lieu de lait elles crachent
De l’or!
De l’or partout, de l’or liquide
De l’or en gaz, de l’or solide
Plein les cerveaux et plein les bides
Encor! Encor!
Mais sous un ciel de cendre
Vous verrez un soir
Le dieu Dollar descendre
Du haut d’son perchoir
Et devant ses machines
Sans comprendre encor
L’homme crever de famine
Sous des montagnes d’or!