Les paroles de la chanson
« Djemila »
Jean Guidoni
La première fois que je l’ai vue
C’était l’heure des poubelles
Elle marchait au milieu de la rue
L’air hautain et rebelle
Bouclée dans un imper d’argent
Sur des talons aiguilles
Elle semblait ne pas voir les gens
Et leurs tristes guenilles
D’abord je n’ai pas vu ses yeux
Sous sa crinière en casque
Car tout autour y avait tant de bleu
Qu’on aurait dit un masque
C’était comme la reine de Saba
Allant sans nul cortège
Une démone rentrant du sabbat
Nimbée de sortilèges
J’en suis resté là bouche bée
Contemplant la coquette
Et pour un peu laissant tomber
Mon lait et ma baguette
Dites, savez-vous son adresse?
Moi je ne veux rien que cela
Qu’elle fige son pas de déesse
Pour m’accorder un regard las
Je voudrais que mon tourment cesse
Et qu’un matin, fille d’Allah
Tu ramasses mon coeur en pièces
Toi qu’on appelle Djemila
Voilà pourquoi chaque matin
Je descends dans ma ruelle
Au coin de la rue Saint-Martin
Espérant voir la belle
J’en vois de toutes les couleurs
Des tas de jouvencelles
Des allemandes en chaleur
Aux cheveux de ficelle
Des flots de nanas sans apprêt
Des féministes en mauve
Qui si vous les lorgnez de près
Vous lancent un regard fauve
Des filles qui vont à Pompidou
Admirer des peintures
Des Hollandaises et des Hindoues
Marchant vers la culture
Des seins ou bien des fesses
Des fois y en a une bien
Mais pas une n’a autant de chien
Que mon enchanteresse
Comment revoir la traîtresse
Qui jamais plus ne gravita
Entre Beaubourg et ma détresse?
Vous pouvez voir le résultat
Dites, elle a bien une adresse
Ma Salomé ma Dalila
Celle qui mit mon coeur en pièces
Et qu’on appelle Djemila
Enfin hier je l’ai revue
L’étrange Sarrasine
Elle faisait à moitié nue
La une d’un magazine
Il paraît qu’elle est de jet-set
Qu’elle fréquente le "Palace"
Saint-Germain-des-Prés et le "Sept"
Qu’elle adore la Callas
Mais qu’elle voudrait chanter du rock
Dans un groupe de lesbiennes
Qu’elle se sent bien dans une époque
Si antédiluvienne
Ça ne m’a pas vraiment étonné
Ce que disait la lionne
Ç’aurait été trop suranné
Qu’elle fut bien mignonne
Et je me dis : si elle me voit
Bien sûr qu’elle passera outre
Et qu’un pauvre type comme moi
Elle n’en a rien à foutre
Si vous voyez la diablesse
Ne lui parlez pas de tout ça
De l’endroit où le bât me blesse
Ni de mes chaînes de forçat
Vous pouvez garder son adresse
Moi je ne veux rien que cela
Recoller mon coeur en pièces
Et t’oublier Djemila
C’était l’heure des poubelles
Elle marchait au milieu de la rue
L’air hautain et rebelle
Bouclée dans un imper d’argent
Sur des talons aiguilles
Elle semblait ne pas voir les gens
Et leurs tristes guenilles
D’abord je n’ai pas vu ses yeux
Sous sa crinière en casque
Car tout autour y avait tant de bleu
Qu’on aurait dit un masque
C’était comme la reine de Saba
Allant sans nul cortège
Une démone rentrant du sabbat
Nimbée de sortilèges
J’en suis resté là bouche bée
Contemplant la coquette
Et pour un peu laissant tomber
Mon lait et ma baguette
Dites, savez-vous son adresse?
Moi je ne veux rien que cela
Qu’elle fige son pas de déesse
Pour m’accorder un regard las
Je voudrais que mon tourment cesse
Et qu’un matin, fille d’Allah
Tu ramasses mon coeur en pièces
Toi qu’on appelle Djemila
Voilà pourquoi chaque matin
Je descends dans ma ruelle
Au coin de la rue Saint-Martin
Espérant voir la belle
J’en vois de toutes les couleurs
Des tas de jouvencelles
Des allemandes en chaleur
Aux cheveux de ficelle
Des flots de nanas sans apprêt
Des féministes en mauve
Qui si vous les lorgnez de près
Vous lancent un regard fauve
Des filles qui vont à Pompidou
Admirer des peintures
Des Hollandaises et des Hindoues
Marchant vers la culture
Des seins ou bien des fesses
Des fois y en a une bien
Mais pas une n’a autant de chien
Que mon enchanteresse
Comment revoir la traîtresse
Qui jamais plus ne gravita
Entre Beaubourg et ma détresse?
Vous pouvez voir le résultat
Dites, elle a bien une adresse
Ma Salomé ma Dalila
Celle qui mit mon coeur en pièces
Et qu’on appelle Djemila
Enfin hier je l’ai revue
L’étrange Sarrasine
Elle faisait à moitié nue
La une d’un magazine
Il paraît qu’elle est de jet-set
Qu’elle fréquente le "Palace"
Saint-Germain-des-Prés et le "Sept"
Qu’elle adore la Callas
Mais qu’elle voudrait chanter du rock
Dans un groupe de lesbiennes
Qu’elle se sent bien dans une époque
Si antédiluvienne
Ça ne m’a pas vraiment étonné
Ce que disait la lionne
Ç’aurait été trop suranné
Qu’elle fut bien mignonne
Et je me dis : si elle me voit
Bien sûr qu’elle passera outre
Et qu’un pauvre type comme moi
Elle n’en a rien à foutre
Si vous voyez la diablesse
Ne lui parlez pas de tout ça
De l’endroit où le bât me blesse
Ni de mes chaînes de forçat
Vous pouvez garder son adresse
Moi je ne veux rien que cela
Recoller mon coeur en pièces
Et t’oublier Djemila