Les paroles de la chanson
« Djamila »
Francesca Solleville
C’est comme une vision divine, radieuse
Une surimpression qui s’ajoute au tableau
Ta silhouette est là, embrumée d’un halo
Comme on voyait jadis sur les images pieuses
Paraît que Djamila, ça signifie “La Belle”
Limpide traduction, pléonasme élégant!
Le thème ou la version, ça te va comme un gant
La belle, Djamila, Djamila, la rebelle
Aux sous-sols d’El-Biar, ils traînaient leurs captures
On surnommait aussi l’endroit "centre de tri"
Quelques soldats chantaient pour étouffer les cris
De ceux qu’on remontait, meurtris par la torture
Ceux qui t’ont abîmée de manière indicible
Tu les reconnaîtrais sur la moindre photo
Mais le juge impartial te demande plutôt
De délivrer leurs noms, la Cour est impassible
Djamila
On fait taire les voix, on censure les lignes
De Sagan, Signoret, Halimi, de Beauvoir
Ou Germaine Tillion, dont le crime est d’avoir
Dénoncé haut et fort ces pratiques indignes
On t’éloigne d’Alger, on se voile la face
Au-delà de la mer, loin du cœur, loin des yeux
De Barberousse à Pau, et de Fresnes à Lisieux
Croit-on qu’en voyageant le souvenir s’efface?
On te relâche enfin, au seuil de la victoire
Mais, dès le lendemain du grand référendum
Les hommes te prieront de quitter le forum
Comme s’ils étaient seuls à écrire l’histoire
Djamila
Madame à la maison, monsieur gagne la guerre
Tout sera comme avant, selon l’ordre établi
Elle aura des petits, dans l’ombre et dans l’oubli
Qu’importent les combats qu’elle entreprit naguère
Que sont ils devenus, bourreaux et tortionnaires?
Joyeux drilles? Artisans? Notables? Intelligents?
Médecins réputés? Arbitres intransigeants?
Ou grand-père idéal? Amnésiques ordinaires?
Je pense à leurs enfants; le mal que je leur souhaite
C’est d’avoir dans l’esprit, loin de ces philistins
Plein d’espoir et d’envie de changer le destin
La soif de devenir utopistes, poètes
Djamila
Que leur chant jusqu’à toi déchire le silence
Pour apaiser un peu l’inusable douleur
Que mon chant jusqu’à toi déchire le silence
Pour apaiser un peu l’inusable douleur
C’est comme une vision divine, radieuse
Une surimpression qui s’ajoute au tableau
Ta silhouette est là, embrumée d’un halo
Comme on voyait jadis sur les images pieuses
Djamila
Une surimpression qui s’ajoute au tableau
Ta silhouette est là, embrumée d’un halo
Comme on voyait jadis sur les images pieuses
Paraît que Djamila, ça signifie “La Belle”
Limpide traduction, pléonasme élégant!
Le thème ou la version, ça te va comme un gant
La belle, Djamila, Djamila, la rebelle
Aux sous-sols d’El-Biar, ils traînaient leurs captures
On surnommait aussi l’endroit "centre de tri"
Quelques soldats chantaient pour étouffer les cris
De ceux qu’on remontait, meurtris par la torture
Ceux qui t’ont abîmée de manière indicible
Tu les reconnaîtrais sur la moindre photo
Mais le juge impartial te demande plutôt
De délivrer leurs noms, la Cour est impassible
Djamila
On fait taire les voix, on censure les lignes
De Sagan, Signoret, Halimi, de Beauvoir
Ou Germaine Tillion, dont le crime est d’avoir
Dénoncé haut et fort ces pratiques indignes
On t’éloigne d’Alger, on se voile la face
Au-delà de la mer, loin du cœur, loin des yeux
De Barberousse à Pau, et de Fresnes à Lisieux
Croit-on qu’en voyageant le souvenir s’efface?
On te relâche enfin, au seuil de la victoire
Mais, dès le lendemain du grand référendum
Les hommes te prieront de quitter le forum
Comme s’ils étaient seuls à écrire l’histoire
Djamila
Madame à la maison, monsieur gagne la guerre
Tout sera comme avant, selon l’ordre établi
Elle aura des petits, dans l’ombre et dans l’oubli
Qu’importent les combats qu’elle entreprit naguère
Que sont ils devenus, bourreaux et tortionnaires?
Joyeux drilles? Artisans? Notables? Intelligents?
Médecins réputés? Arbitres intransigeants?
Ou grand-père idéal? Amnésiques ordinaires?
Je pense à leurs enfants; le mal que je leur souhaite
C’est d’avoir dans l’esprit, loin de ces philistins
Plein d’espoir et d’envie de changer le destin
La soif de devenir utopistes, poètes
Djamila
Que leur chant jusqu’à toi déchire le silence
Pour apaiser un peu l’inusable douleur
Que mon chant jusqu’à toi déchire le silence
Pour apaiser un peu l’inusable douleur
C’est comme une vision divine, radieuse
Une surimpression qui s’ajoute au tableau
Ta silhouette est là, embrumée d’un halo
Comme on voyait jadis sur les images pieuses
Djamila