Les paroles de la chanson
« Des comme lui »
Lynda Lemay
Je le reçois chez nous
Comme si de rien n’était
Et j’embrasse ses joues
Comme s’il le méritait
Je le traite comme si
Je n’ savais rien du tout
Je cache mon mépris
Je masque mon dégoût
Puis je souffle à son lobe
"Donnez-moi votre manteau"
Et dans la garde-robe
J’ le place comme il faut
Et je lui offre à boire
Comme à toute la famille
Je lui dis de s’asseoir
Comme pour être gentille
Alors il est bien là
Au cœur du réveillon
Avec maman, papa
Mes sœurs et leurs fistons
Et puis y a les cousines
Et puis y a les plus vieux
Et puis y a leurs copines
Et de lointains neveux
Et dire que des comme lui
Ailleurs on les punit
Ces faiseurs de délits
Ces défaiseurs de lits
Qui s’attaquent aux petits
Qui menacent les nôtres
Dès l’âge des Barbie
Dès l’âge des chaises hautes
Je suis là que j’ l’accueille
Ce sale prédateur
J’ m’assure d’ l’avoir à l’œil
Chaque seconde de chaque heure
Et je n’ suis jamais loin
Quand il part au p’tit coin
Je compte les gamins
Je surveille et je crains
D’avoir baissé les yeux
Juste le temps qu’une fillette
Se frappe au vieux monsieur
En allant aux toilettes
Et j’apprends à mon fils
À n’ pas devenir proie
Et je fais la police
Mais je ne l’appelle pas
Je purge une sentence
De trente ans de silence
Depuis les confidences
De mon amie d’enfance
Qui m’a décrit mon oncle
Dans ses moments de rut
Elle tremblait de honte
Elle me répétait "Chut"
Elle m’a tant suppliée
De n’ le dire à personne
Qu’alors moi j’ai juré
Et revoilà cet homme
Encore dans mon espace
Bien assis dans ma chaise
Personne ne sait c’ qui s’ passe
Ou ceux qui l’ savent se taisent
Et dire qu’y a des comme lui
Que l’on jette en prison
Et qui s’ prennent de jolies
Brutales corrections
Pourtant lui est ici
Dans ma propre maison
Et j’ lui offre un whisky
Avec des p’tits glaçons
Et dire que des comme lui
Ailleurs on les punit
Ils passent menottés
Penauds à la télé
Et tout l’ monde s’en réjouit
En ce soir de Noël
Et mon amie m’appelle
Et dès qu’y s’ra parti
J’ la recevrai chez nous
Comme depuis tout l’ temps
J’embrasserai ses joues
Elle le mérite tant
Il y a tant de comme elle
Toujours en thérapie
Il y a tant de comme lui
Qu’on n’ voit pas aux nouvelles
Et moi, comme d’autres, moi
J’accepte sa visite
Il est un hors-la-loi
Je suis une hypocrite
Coincée entre un silence
Où sommeille ma famille
Et l’éternelle souffrance
De ma vieille amie d’ fille
Il ressort de chez nous
Comme si de rien n’était
Tout souriant et tout saoul
Il a même pas d’ regrets
Je masque mon dégoût
Et j’attends mon amie
Qui au départ du loup
Vient me rejoindre ici
Un peu comme une brebis
À p’tits pas dans la neige
Qui a peur, qui se protège
Encore de l’ennemi
Et dire que des comme lui
Y en a plein les maisons
Plein les messes de minuit
Et plein les réveillons
J’entends des p’tits chaussons
Qui glissent derrière moi
J’ me r’tourne, y a mon garçon
Dans son p’tit pyjama
Y vient me dire bonne nuit
J’ lui dis "tu dormais pas?"
Et je vois mon amie
Avoir un grand coup d’ froid
Et moi dans un frisson
Qui n’en finira plus
Je vois un p’tit camion
Que je n’avais pas vu
Dans sa main toute menue
Sur son cœur innocent
Ma promesse tenue, ma chère amie,
Je n’ la tiens plus maintenant
Comme si de rien n’était
Et j’embrasse ses joues
Comme s’il le méritait
Je le traite comme si
Je n’ savais rien du tout
Je cache mon mépris
Je masque mon dégoût
Puis je souffle à son lobe
"Donnez-moi votre manteau"
Et dans la garde-robe
J’ le place comme il faut
Et je lui offre à boire
Comme à toute la famille
Je lui dis de s’asseoir
Comme pour être gentille
Alors il est bien là
Au cœur du réveillon
Avec maman, papa
Mes sœurs et leurs fistons
Et puis y a les cousines
Et puis y a les plus vieux
Et puis y a leurs copines
Et de lointains neveux
Et dire que des comme lui
Ailleurs on les punit
Ces faiseurs de délits
Ces défaiseurs de lits
Qui s’attaquent aux petits
Qui menacent les nôtres
Dès l’âge des Barbie
Dès l’âge des chaises hautes
Je suis là que j’ l’accueille
Ce sale prédateur
J’ m’assure d’ l’avoir à l’œil
Chaque seconde de chaque heure
Et je n’ suis jamais loin
Quand il part au p’tit coin
Je compte les gamins
Je surveille et je crains
D’avoir baissé les yeux
Juste le temps qu’une fillette
Se frappe au vieux monsieur
En allant aux toilettes
Et j’apprends à mon fils
À n’ pas devenir proie
Et je fais la police
Mais je ne l’appelle pas
Je purge une sentence
De trente ans de silence
Depuis les confidences
De mon amie d’enfance
Qui m’a décrit mon oncle
Dans ses moments de rut
Elle tremblait de honte
Elle me répétait "Chut"
Elle m’a tant suppliée
De n’ le dire à personne
Qu’alors moi j’ai juré
Et revoilà cet homme
Encore dans mon espace
Bien assis dans ma chaise
Personne ne sait c’ qui s’ passe
Ou ceux qui l’ savent se taisent
Et dire qu’y a des comme lui
Que l’on jette en prison
Et qui s’ prennent de jolies
Brutales corrections
Pourtant lui est ici
Dans ma propre maison
Et j’ lui offre un whisky
Avec des p’tits glaçons
Et dire que des comme lui
Ailleurs on les punit
Ils passent menottés
Penauds à la télé
Et tout l’ monde s’en réjouit
En ce soir de Noël
Et mon amie m’appelle
Et dès qu’y s’ra parti
J’ la recevrai chez nous
Comme depuis tout l’ temps
J’embrasserai ses joues
Elle le mérite tant
Il y a tant de comme elle
Toujours en thérapie
Il y a tant de comme lui
Qu’on n’ voit pas aux nouvelles
Et moi, comme d’autres, moi
J’accepte sa visite
Il est un hors-la-loi
Je suis une hypocrite
Coincée entre un silence
Où sommeille ma famille
Et l’éternelle souffrance
De ma vieille amie d’ fille
Il ressort de chez nous
Comme si de rien n’était
Tout souriant et tout saoul
Il a même pas d’ regrets
Je masque mon dégoût
Et j’attends mon amie
Qui au départ du loup
Vient me rejoindre ici
Un peu comme une brebis
À p’tits pas dans la neige
Qui a peur, qui se protège
Encore de l’ennemi
Et dire que des comme lui
Y en a plein les maisons
Plein les messes de minuit
Et plein les réveillons
J’entends des p’tits chaussons
Qui glissent derrière moi
J’ me r’tourne, y a mon garçon
Dans son p’tit pyjama
Y vient me dire bonne nuit
J’ lui dis "tu dormais pas?"
Et je vois mon amie
Avoir un grand coup d’ froid
Et moi dans un frisson
Qui n’en finira plus
Je vois un p’tit camion
Que je n’avais pas vu
Dans sa main toute menue
Sur son cœur innocent
Ma promesse tenue, ma chère amie,
Je n’ la tiens plus maintenant