Les paroles de la chanson
« Chanson d'homme de boue »
Philippe Forcioli
Je fus bercé par des complaintes
Des lamentu (1), doucement
La voix si douce de ma mère
Les chantait en m’endormant
Oh, la longue chevelure
De la fille qui se noyait
Oh, la profonde blessure
Au cœur du beau chevalier
C’était du tendre avec la peine
C’était du baiser à la mort
Amours vaincues, trahie la reine
Et des larmes au quai d’un port
Toutes ces chansons de pleureuses
Si vous pensez qu’elles sont d’hier
Vous vous trompez, la peine creuse
Les mêmes rides au front des mères
Mon Algérie, ma terre natale
Je ne puis plus te parler
Ni regarder l’enfant qui râle
Troupeau d’agneaux égorgés
Ah, si j’étais fier militaire,
De bonne guerre je m’en irais
Mais je ne suis que de poussière
Un peu de boue à mes souliers
Homme de boue, de sang, d’argile
Homme de chêne ou de roseau
J’entends au vent des voix fragiles
Elles sont portées par les oiseaux
Gémissements de gorges humaines
Depuis plus de six mille ans
C’est l’écho des cantilènes
Que me chantait ma maman
Et tout s’embourbe et je murmure
Ce lamentu de mon sang
Terre cruelle et onde pure
Le berceau des innocents
Je fus bercé par des complaintes
Des lamentu, doucement
La voix si douce de ma mère
Yema (2), yema, yema, yema...
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(1) Lamentu : chant corse
(2) Yema : maman
Des lamentu (1), doucement
La voix si douce de ma mère
Les chantait en m’endormant
Oh, la longue chevelure
De la fille qui se noyait
Oh, la profonde blessure
Au cœur du beau chevalier
C’était du tendre avec la peine
C’était du baiser à la mort
Amours vaincues, trahie la reine
Et des larmes au quai d’un port
Toutes ces chansons de pleureuses
Si vous pensez qu’elles sont d’hier
Vous vous trompez, la peine creuse
Les mêmes rides au front des mères
Mon Algérie, ma terre natale
Je ne puis plus te parler
Ni regarder l’enfant qui râle
Troupeau d’agneaux égorgés
Ah, si j’étais fier militaire,
De bonne guerre je m’en irais
Mais je ne suis que de poussière
Un peu de boue à mes souliers
Homme de boue, de sang, d’argile
Homme de chêne ou de roseau
J’entends au vent des voix fragiles
Elles sont portées par les oiseaux
Gémissements de gorges humaines
Depuis plus de six mille ans
C’est l’écho des cantilènes
Que me chantait ma maman
Et tout s’embourbe et je murmure
Ce lamentu de mon sang
Terre cruelle et onde pure
Le berceau des innocents
Je fus bercé par des complaintes
Des lamentu, doucement
La voix si douce de ma mère
Yema (2), yema, yema, yema...
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(1) Lamentu : chant corse
(2) Yema : maman