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Les paroles de la chanson
« Biopic (feat. kayna samet) »
Medine

J’suis né le jour de la Saint-Modeste
Ça fait pas d’moi un modèle
J’mériterais même pas la réplique d’un prix Nobel
J’ai des maux d’tête sous l’glaive de Damoclès
Car aucune serrure ne s’ouvre avec des mots-clefs
J’suis haut-normand depuis la sortie du tre-ven
Pas d’outre-Manche, j’arrive en criant par voie basse et pas autrement
Seino-marin élevé au sel marin des Sept Mers
J’suis l’chaînon manquant entre Kersauson et Césaire
J’crois pas qu’le hasard soit l’gérant
J’ai vu du sens dans ma naissance à hôpital Guillaume le Conquérant
Héréditaire s’rait la bravoure de ma Nation
Mais, paraît qu’le courage ça saute une génération
Alors trente ans plus tard j’appellerai mon fils Massoud
Pour en faire un lion féroce, gardien de my soul
Pourtant ni tadjik ni pachtoune
Et bien avant qu’une page tourne
À moins d’seize ans pour l’rap j’engage tout
Parcours épique, épopée d’une équipe
Si l’mektoub était une ’zique moi j’la laisse en repeat
Toujours véridique, c’est le socle de ma vie
Sur le sample de ma vie, Din Records en est la rythmique
Élevé en batterie, on est le premier groupe bio
Au scénario digne des longues séries d’HBO
Biopsie d’un biopic qui prend aux tripes
B.O. d’film d’une vie du bic à la billetterie
Track autobiographique
Black and white les potos d’ma clique
On s’bat pour nos droits civiques
Lève le bras devant les complots d’la vie
On braille dans tous les endroits mythiques
Nos raps sortis des tombeaux d’l’Afrique
Gratte des lyrics thérapeutiques
Et scande le slogan "Don’t panik"
Premier studio dans une ancienne régie
Quelques boîtes d’œufs pour l’acoustique feront la tapisserie
On refait le monde jusqu’à pas d’heure
Jusqu’à l’aube et sa paleur
Avant le fajr, on décortique les phases de nos fathers
On joue les "spin doctor", les pères fondateurs
Bien plus puristes que la foi d’un "five percenters"
Parfois la politique peut s’avérer très poétique
Alors comment ne pas trouver le rap si romantique?
Alors comment ne pas trouver le rap si romantique?
Comment ne pas trouver le rap romantique?

[Refrain : Kayna Samet]
J’ai fait le tour de ma vie sur des notes
Pour qu’on m’ouvre les portes, ouais
Du paradis des poètes
J’ai tout donné pour écrire mon époque
Sur des pages j’ai gravé ma vie de bohème
Entre mes doutes et mon bonheur
Tant que je garderai mon honneur
Je ferai le tour de ma vie sur des notes
Au paradis des poètes


Toute ressemblance avec des personnes existantes n’a rien d’fortuite
Si j’t’évoque de mauvais moments, que Dieu me forgive
J’pensais pas qu’un jour j’raconterais cette histoire
Non pas par pudeur mais parce que j’pensais pas l’avoir
Si j’ai un nœud dans les entrailles, des larmes dans la voix
C’est qu’la douleur est une faiblesse qu’on ne montre pas
J’préfère m’déclencher un ulcère que d’grimacer dans l’effort
C’est tout le mental Din Records
Usine à valeur, fabriquant de contenu
Artisans du slogan et ouvriers d’la grande plume
On était tout sauf un label ordinaire
Avec pour pierre angulaire la pratique d’un art populaire
Aucune guerre se mène au pistolet à air
Avec la rue on a vécu qu’une relation épistolaire
Plutôt l’air de s’perdre, espère voir quelques lueurs d’espoir
Mais notre histoire intraçable comme un donneur de sperme
Nous étions des pêches échouées loin du pêcher
Qui n’voulaient pas d’poison mais souhaitaient apprendre à puncher
Des ambitions qui dépassent le mont Rushmore
Après Abdoulaye Diarra moi j’serai le meilleur story-teller
Une demi-dizaine de disque s’ensuivra
La vie d’famille se consumera dans des heures d’studio inchiffrables
C’que l’on sait moins, c’est qu’les idéalistes n’ont pas d’vie
Ils savent quand ça commence, mais rarement quand ça s’termine
Malgré tout, j’donnerai tout pour converser d’son
Pour une conversation sincère sur un beat de fond
C’est la cause qui nous a réunis, est-ce elle qui nous séparera?
Est-ce qu’on s’parlerait s’il n’y avait pas eu l’rap?
Alors tribute au noble art, à ces pairs qui nous font honneur
À tout ces indés qui font mentir les chiffres des monarques
J’en crache un mollard *rrk puh* aux snobeurs
Détenteurs de valeurs de merde
Les sauvés sont souvent ceux qui s’prennent pour les sauveteurs en mer

[Refrain]


Mais depuis quelques temps, j’ai comme perdu la foi
J’ai comme un voile devant la vue qui me perturbe la voix
J’me vois comme un bénévole parmi les traders
Qui spéculent sur la fin du film sans même avoir vu l’trailer
Ou comme un pudique dans un film de boule
Les on-dit diront qu’j’suis tiraillé du prénom comme le fils Debbouze
J’porte un costard trop large pour mes épaules
Moi qui voulais faire du rap français une passerelle vers les grandes écoles
Mais pour les gens d’la profession, donner du sens avant du son
Dans nos chansons c’est donner d’la confiture à des cochons
De la fioriture dans nos bandes-sons et paraboles
Tous de mèche pour produire plus de merdes qu’Endemol
Et quand le doute s’installe, il pollue tout c’qu’il croise
Ma conviction s’ébranle, j’ai l’impression d’faire du remplissage
D’être devenu comme c’que j’ai toujours combattu :
Un con d’l’actu qui calcule, un incongru que l’on congratule
Une figure publique qui sans cesse doit faire bonne face
Suis-je devenu un faussaire comme dans le bouquin d’Boniface?
Est-ce que je fais du rap ou est-ce le rap qui me fait?
En effet, peu d’choses me séparent d’un Keen’V
Mais qui n’a jamais pêché me jette la première pierre
Mes mots sont p’t-êt’ à l’origine d’un dernier spliff ou d’une dernière bière
J’ai p’t-êt’ changé des vies, fait se rencontrer des cœurs
Suscité des vocations de journaliste-reporter
J’ai pas à rougir d’un parcours plus qu’honorable
J’ai comme aura que mon rap et le bien comme morale
Chef caporal de toute une armée d’auditeurs qui m’honorent
Par leur écoute et me connaissent mieux qu’Akinator
C’est à eux qu’je pense quand j’martèle le clavier
Écartèle le papier, quand je parle des quartiers yeah
Qu’ils continuent à me transmettre le juice
J’continuerai d’donner du taf au webmaster du site Rap Genius
J’rapperai à bout d’souffle jusqu’à l’écoulement nasal
Aussi vrai qu’j’suis ton vassal Alassane, Proof
T’es le master de mon groove
Depuis toujours mon double
Tu m’sers des loop de ouf à la louche
Une chose est sûre : il n’y a rien que je regrette
Et si c’était à refaire, avec les mêmes personnes je recrée
J’renouvelle mes vœux du feu sacré dans les cieux
Si l’amour rend aveugle, j’crois que l’amitié ça crève les yeux
Mon nom d’famille c’est Din Records, prénom Médine
J’suis l’homme aux mille concerts donnés aux allures de meetings
J’porte mes t-shirts comme des pancartes de manifs
Mes fans sont mes amis et mes amis sont tous de ma mif’
J’suis un Jedi venu d’ailleurs avec mon beatmaker
J’ramène l’équilibre à la force même sans Skywalker
J’ai dit "non" comme Amy en rehab
J’m’enfermerai pas non plus dans l’image du muslim réac’
Si t’as l’adresse du Paradis, petit passe le lien
Car sur bwin.com j’ai pas vu d’paris pascaliens
Je suis un loup que certains ont pris pour berger
J’me laverai d’mes pêchés dans les bains d’foule du Bourget
En attendant j’me dois d’être droit, d’être digne car
Encore dans ma ville certains appellent leur fils "Médine"
En hommage à cet artiste politique qui
Trouvait qu’le rap avait quelque chose de romantique
J’trouvais qu’le rap avait quelque chose de romantique
J’trouvais qu’le rap avait quelque chose de romantique

[Refrain]