Les paroles de la chanson
« Also sprach winnie l'ourson »
Hubert-Félix Thiéfaine
La nuit s’achève les étoiles pèlent le jour se lève
ta mère vêle & ton rêve amer commence en transe
& sans trêve en enfer car tu sais qu’on achève
les nouveaux-nés les veaux de l’année qui cassent la cadence
dès que tu nais on te met le pied à l’étrier
& faut ramer toute la journée tu es damné
tu es fiché sur le fichier qui fait chier les
fauchés échauffés & les chattes échaudées
& giflé par le chef qui te dit : l’apprenti
si tu fais ci tu fais pas ça tu sais la vie
c’est pas du cinéma; qui rit le mercredi
vendredi pleurera & sans doute cramera
son karma comme un rat le mardi; oh la la l’abruti
qui l’employé du mois jamais ne deviendra
also sprach winnie l’ourson
peu à peu t’avances dans la danse mais faut apprendre
à reculer à t’effacer faut pas comprendre
faut pas toucher pas mettre les yeux dans le même panier
ni les doigts dans le nez des mémés aux gros nénés
pas fumer dans les cabinets ni picoler
sur l’oreiller : boire ou bander il faut choiser
la vie c’est pas comme dans une salle de projection
avec du pop-corn à la con & les deux mains
nichées sur des nichons au bout de l’hameçon
de l’âme-soeur qui te fait l’ascension de ton bandonéon
& quand les petites culottes mouillent & se retrouvent soûles
dans la foule vas-y cool roule & roucoule ma poule
la vie c’est pas qu’un vit y a tous les sans q.i
qui drucker le dimanche & nohain le jeudi
also sprach winnie l’ourson
mais y a pas que les conneries futiles & dérisoires
qui flinguent le quotidien du citoyen moyen
il y a les horreurs que nous livre l’histoire
à la une des journaux pour faire jouir t.f.1
entre bombardements accidents tremblements
de terre ici ou là dans l’attentat du temps
pas la peine de t’inscrire pour les tribulations
du roumi jean marie parti en algérie
pour que t’aies la vision des cruelles perversions
ineffables infamies de ces démocraties
it’s not utile itou de relire cheyenne autumn
ou autre chose de marie sandoz pour connaître la cause
des névroses des nécroses overdoses cirrhoses
des autochtones
piégés par la psychose des visages roses moroses
also sprach winnie l’ourson
pas la peine de revoir "le mépris" de godard
ni "la honte" de bergman ni "gang bang à cuba"
pour finir en paumé à la sortie des gares
entre une vieille hétéro deux diesels & trois rats
& quelques veuves austères -militantes limitées
dévorant les rognons de leurs enfants morts-nés
pas la peine d’écouter la fin du titanic
vue par gavin bryars déjà tu coules à pic
déjà l’ultime question n’attend plus les réponses
aux métaphores obscures obsolètes & absconses
les mots sont des rapaces qui tournent hallucinés
au-dessus du corral où pleurent des fiancés
l’amour est un enfant de coyote enragé
qui fuit le chapparal en emportant les clés
also sprach winnie l’ourson
mais faudra te relever embrayer faire semblant
de gagner de boxer de montrer toutes tes dents
les gens d’ici n’aiment pas les souffreteux-gisants
qui leur donnent l’impression que la vie c’est pas kiffant
tu devras leur faire croire que tu t’en es sorti
que maintenant tu t’en fous que ce qui est dit est dit
même si ça veut rien dire les gens d’ici s’épanchent
si tu leur donnes pas l’illuse d’être des museaux de tanches
parfois faudra aussi faire croire que tu les aimes
que tes synapses cramées te servent encore d’antennes
& leur servir à boire les noyer dans l’amour
dans l’ivresse des caresses des baisers de velours
l’amour est un enfant de poème incongru
qui bugle de son muggle aux remugles d’hallus
les morues de la rue
also sprach winnie l’ourson
maintenant tu es mûr pour le combat dans ton hamac
tu sais tout tu sais rien c’est pareil c’est en vrac
c’est l’éternel scénar c’est l’éternel roman
c’est ce qu’on nous apprend dans l’ancien testament
dans l’odyssée d’homère dans play-boy dans france-soir
dans les pièces de shakespeare les manuels d’histoire
dans le journal de mickey dans les modes & travelots
dans vélo-magazine dans " mets-la-moi-rocco "
dans le petit albert dans le livre des morts
dans le coran dans l’argus dans le journal des sports
dans batman aristote bukowski ou schiller
van gogh warhol pollock debussy ou mahler
dans fustel de coulanges notorious big aussi
& puis dans la naissance de la tragédie
& dans winnie
oui dans winnie
also sprach winnie l’ourson
ta mère vêle & ton rêve amer commence en transe
& sans trêve en enfer car tu sais qu’on achève
les nouveaux-nés les veaux de l’année qui cassent la cadence
dès que tu nais on te met le pied à l’étrier
& faut ramer toute la journée tu es damné
tu es fiché sur le fichier qui fait chier les
fauchés échauffés & les chattes échaudées
& giflé par le chef qui te dit : l’apprenti
si tu fais ci tu fais pas ça tu sais la vie
c’est pas du cinéma; qui rit le mercredi
vendredi pleurera & sans doute cramera
son karma comme un rat le mardi; oh la la l’abruti
qui l’employé du mois jamais ne deviendra
also sprach winnie l’ourson
peu à peu t’avances dans la danse mais faut apprendre
à reculer à t’effacer faut pas comprendre
faut pas toucher pas mettre les yeux dans le même panier
ni les doigts dans le nez des mémés aux gros nénés
pas fumer dans les cabinets ni picoler
sur l’oreiller : boire ou bander il faut choiser
la vie c’est pas comme dans une salle de projection
avec du pop-corn à la con & les deux mains
nichées sur des nichons au bout de l’hameçon
de l’âme-soeur qui te fait l’ascension de ton bandonéon
& quand les petites culottes mouillent & se retrouvent soûles
dans la foule vas-y cool roule & roucoule ma poule
la vie c’est pas qu’un vit y a tous les sans q.i
qui drucker le dimanche & nohain le jeudi
also sprach winnie l’ourson
mais y a pas que les conneries futiles & dérisoires
qui flinguent le quotidien du citoyen moyen
il y a les horreurs que nous livre l’histoire
à la une des journaux pour faire jouir t.f.1
entre bombardements accidents tremblements
de terre ici ou là dans l’attentat du temps
pas la peine de t’inscrire pour les tribulations
du roumi jean marie parti en algérie
pour que t’aies la vision des cruelles perversions
ineffables infamies de ces démocraties
it’s not utile itou de relire cheyenne autumn
ou autre chose de marie sandoz pour connaître la cause
des névroses des nécroses overdoses cirrhoses
des autochtones
piégés par la psychose des visages roses moroses
also sprach winnie l’ourson
pas la peine de revoir "le mépris" de godard
ni "la honte" de bergman ni "gang bang à cuba"
pour finir en paumé à la sortie des gares
entre une vieille hétéro deux diesels & trois rats
& quelques veuves austères -militantes limitées
dévorant les rognons de leurs enfants morts-nés
pas la peine d’écouter la fin du titanic
vue par gavin bryars déjà tu coules à pic
déjà l’ultime question n’attend plus les réponses
aux métaphores obscures obsolètes & absconses
les mots sont des rapaces qui tournent hallucinés
au-dessus du corral où pleurent des fiancés
l’amour est un enfant de coyote enragé
qui fuit le chapparal en emportant les clés
also sprach winnie l’ourson
mais faudra te relever embrayer faire semblant
de gagner de boxer de montrer toutes tes dents
les gens d’ici n’aiment pas les souffreteux-gisants
qui leur donnent l’impression que la vie c’est pas kiffant
tu devras leur faire croire que tu t’en es sorti
que maintenant tu t’en fous que ce qui est dit est dit
même si ça veut rien dire les gens d’ici s’épanchent
si tu leur donnes pas l’illuse d’être des museaux de tanches
parfois faudra aussi faire croire que tu les aimes
que tes synapses cramées te servent encore d’antennes
& leur servir à boire les noyer dans l’amour
dans l’ivresse des caresses des baisers de velours
l’amour est un enfant de poème incongru
qui bugle de son muggle aux remugles d’hallus
les morues de la rue
also sprach winnie l’ourson
maintenant tu es mûr pour le combat dans ton hamac
tu sais tout tu sais rien c’est pareil c’est en vrac
c’est l’éternel scénar c’est l’éternel roman
c’est ce qu’on nous apprend dans l’ancien testament
dans l’odyssée d’homère dans play-boy dans france-soir
dans les pièces de shakespeare les manuels d’histoire
dans le journal de mickey dans les modes & travelots
dans vélo-magazine dans " mets-la-moi-rocco "
dans le petit albert dans le livre des morts
dans le coran dans l’argus dans le journal des sports
dans batman aristote bukowski ou schiller
van gogh warhol pollock debussy ou mahler
dans fustel de coulanges notorious big aussi
& puis dans la naissance de la tragédie
& dans winnie
oui dans winnie
also sprach winnie l’ourson