Les paroles de la chanson
« Adieu cher camarade »
Les Croquants
Adieu, cher camarade, adieu, faut se quitter,
Faut quitter la bamboche, à bord il faut aller.
En arrivant à bord, en montant la coupée,
D’vant l’officier de quart il faudra se présenter,
Faudra se présenter!
Coup de sifflet du maître : «Poste d’appareillage!»
Autour du cabestan se range l’équipage
Un jeune quartier-maître, sa garcette à la main,
Aux ordres d’un second maître nous astique les reins,
Nous astique les reins!
Ah! Qu’elle est triste et dure la vie de matelot :
On mange des gourganes, on ne boit que de l’eau,
On couche sur la dure, sur de vieux lits de camp,
On fait triste figure quand on n’a pas d’argent,
Quand on n’a pas d’argent!
Jours de fête et dimanches, il nous faut travailler
Comme les bêtes de somme qui sont chez nos fermiers.
Un jeune quartier-maître nous dit : «Dépêchez-vous!»
Les forçats de Cayenne sont plus heureux que nous,
Sont plus heureux que nous!
Et vous, jeunes fillettes qui avez des amants,
Bourlinguant tout là-bas, à bord des bâtiments,
Ah! Soyez-leur fidèles, gardez bien votre cœur,
A ces marins modèles qui ont tant de malheur,
Qui ont tant de malheur!
Et toi, ma pauvre mère, qu’as-tu fait de ton fils?
Marin, c’est la misère! Marin, c’est trop souffrir!
J’ai encore un p’tit frère, qui dort dans son berceau
Je t’en supplie, ma mère, n’en fais pas un mat’lot,
N’en fais pas un mat’lot!
Et si je me marie et que j’ai des enfants,
Je leur casserai un membre avant qu’ils ne soient grands
Je ferai mon possible pour leur gagner du pain
Le restant de ma vie, pour qu’ils ne soient pas marins,
Pour qu’ils ne soient pas marins.
Faut quitter la bamboche, à bord il faut aller.
En arrivant à bord, en montant la coupée,
D’vant l’officier de quart il faudra se présenter,
Faudra se présenter!
Coup de sifflet du maître : «Poste d’appareillage!»
Autour du cabestan se range l’équipage
Un jeune quartier-maître, sa garcette à la main,
Aux ordres d’un second maître nous astique les reins,
Nous astique les reins!
Ah! Qu’elle est triste et dure la vie de matelot :
On mange des gourganes, on ne boit que de l’eau,
On couche sur la dure, sur de vieux lits de camp,
On fait triste figure quand on n’a pas d’argent,
Quand on n’a pas d’argent!
Jours de fête et dimanches, il nous faut travailler
Comme les bêtes de somme qui sont chez nos fermiers.
Un jeune quartier-maître nous dit : «Dépêchez-vous!»
Les forçats de Cayenne sont plus heureux que nous,
Sont plus heureux que nous!
Et vous, jeunes fillettes qui avez des amants,
Bourlinguant tout là-bas, à bord des bâtiments,
Ah! Soyez-leur fidèles, gardez bien votre cœur,
A ces marins modèles qui ont tant de malheur,
Qui ont tant de malheur!
Et toi, ma pauvre mère, qu’as-tu fait de ton fils?
Marin, c’est la misère! Marin, c’est trop souffrir!
J’ai encore un p’tit frère, qui dort dans son berceau
Je t’en supplie, ma mère, n’en fais pas un mat’lot,
N’en fais pas un mat’lot!
Et si je me marie et que j’ai des enfants,
Je leur casserai un membre avant qu’ils ne soient grands
Je ferai mon possible pour leur gagner du pain
Le restant de ma vie, pour qu’ils ne soient pas marins,
Pour qu’ils ne soient pas marins.