Les paroles de la chanson
« À ma femme »
Jean-Michel Caradec
Tu es venue des marécages où les adultes poissent l’enfance
Parée de coquillages morts et je me rappelle la danse
Septembre léchait sa blessure et l’équinoxe enflait, si belle
Qu’à entendre gueuler les goélands, on aurait dit des hirondelles
Assassinées par des gamins, fouettant l’écharpe de la dune
Et moi, soupirant mes vingt ans passés depuis quarante lunes
Avec mon fils dans mes cheveux, pareil à celui dans ton ventre
Et qui ne jouera que demain
Noyé dans ma nuit océane, je vieillissais dans mes bouteilles
Et je crachais, dedans mon crâne, l’amertume amassée la veille
Si j’avais pu briser le temps, je serais retourné dans ma mère
Aux marées d’algues déversées sur le trottoir gercé de vert
Lagune au bord de l’escalier où j’attendais que tu descendes
En chantant, comme fait le vent sur la montagne ou sur la lande
Ô Bretagne, où mon cœur a mis pour toujours l’habit de grisaille
Et qui ne connaît pas l’oubli
L’été vibre de ses chevaux, tu es nue sous ta peau nuptiale
Nuptiale et Nubien, après tout, portent les mêmes initiales
Pourquoi pas jouer sur les mots? On joue bien sur les corps des femmes
Et moi, enfant cassé déjà et que l’amour sans cesse affame
Quand je dépose sur ton sein ma bouche à jamais maladive
Accouplée comme le vitrail, sous la cambrure de l’ogive
C’est là que je mourrai heureux, vidé de mes pluies éphémères
Qui ne savaient plus qui mouiller
Parée de coquillages morts et je me rappelle la danse
Septembre léchait sa blessure et l’équinoxe enflait, si belle
Qu’à entendre gueuler les goélands, on aurait dit des hirondelles
Assassinées par des gamins, fouettant l’écharpe de la dune
Et moi, soupirant mes vingt ans passés depuis quarante lunes
Avec mon fils dans mes cheveux, pareil à celui dans ton ventre
Et qui ne jouera que demain
Noyé dans ma nuit océane, je vieillissais dans mes bouteilles
Et je crachais, dedans mon crâne, l’amertume amassée la veille
Si j’avais pu briser le temps, je serais retourné dans ma mère
Aux marées d’algues déversées sur le trottoir gercé de vert
Lagune au bord de l’escalier où j’attendais que tu descendes
En chantant, comme fait le vent sur la montagne ou sur la lande
Ô Bretagne, où mon cœur a mis pour toujours l’habit de grisaille
Et qui ne connaît pas l’oubli
L’été vibre de ses chevaux, tu es nue sous ta peau nuptiale
Nuptiale et Nubien, après tout, portent les mêmes initiales
Pourquoi pas jouer sur les mots? On joue bien sur les corps des femmes
Et moi, enfant cassé déjà et que l’amour sans cesse affame
Quand je dépose sur ton sein ma bouche à jamais maladive
Accouplée comme le vitrail, sous la cambrure de l’ogive
C’est là que je mourrai heureux, vidé de mes pluies éphémères
Qui ne savaient plus qui mouiller